Selon le cabinet de conseil en cybersécurité Naval Dome, les tentatives de piratage dans les secteurs maritime, pétrolier et offshore ont explosé depuis février. Les hackers ont profité de la crise sanitaire, temps par nature de vulnérabilité, pour exploiter les failles des systèmes à l’aide de logiciels malveillants, demandes de rançon et courriels de phishing…
Le spécialiste des systèmes d’information Naval Dome est inquiet. Les restrictions de voyage à l'échelle mondiale, les mesures de distanciation sociale et la récession économique « réduisent les capacités d'autodéfense des entreprises », plante le spécialiste. « Les techniciens des OEM ayant plus de mal à se déplacer pour entretenir les systèmes à bord des navires, ils opèrent à distance ce qui oblige l'opérateur à contourner les protections de sécurité, ouvrant ainsi une brèche », explique Itai Sela, PDG du Naval Dome.
« Alors que les budgets sont réduits et en l'absence d'ingénieurs de service, nous voyons le personnel des navires et des plateformes offshore connecter leurs systèmes web des réseaux côtiers, à la demande des OEM, pendant de brèves périodes de temps pour effectuer des diagnostics et télécharger eux-mêmes les mises à jour et les correctifs logiciels ».
+ 630 %
Au cours des trois premiers mois de 2020, les attaques visant les travailleurs à domicile ont décuplé. La société de logiciels de sécurité McAfee a indiqué qu'entre janvier et avril, les cyberattaques basées sur le cloud sur toutes les entreprises avait bondi de 630 %.
La société s’inquiète en outre des conséquences du ralentissement économique et de la baisse du prix du pétrole brut qui, pour des raisons d’arbitrages budgétaires, vont contraindre les investissements informatiques dans les secteur maritime et pétrolier. « Les entreprises à bout de souffle profitent toujours au hacker », garanti Itai Sela. « Il ne suffit pas de protéger uniquement les réseaux contre les attaques. Chaque système individuel doit être protégé. Si les réseaux sont pénétrés, alors tous les systèmes connectés seront infectés », prévient la société, dont les solutions logicielles sont agréées par le National Institute of Standards and Technology (NIST).
Pour Ido Ben-Moshe, le vice-président du développement commercial, la pratique du télétravail et l'introduction de technologies autonomes contrôlées à distance se feront probablement à un rythme plus rapide dans un monde post-coronavirus. « Les entreprises seront donc confrontées à de nouveaux défis en matière de cybersécurité », assure le cadre dirigeant.
La rédaction