La précédente performance quotidienne remontait au 6 février 2019. Le « choke point » entre la Méditerranée et la mer Rouge avait alors traité 75 navires en un seul jour. Le 29 septembre, selon l'Autorité du canal de Suez, l’infrastructure égyptienne a traité un tonnage de 4,8 millions de tpl dans les deux sens, dont 38 en provenance du nord et 49 du sud. En unités, les vraquiers ont été les plus nombreux ce jour-là à emprunter le passage (26) pour 18 porte-conteneurs, 18 VLCC, 10 transporteurs de gaz entre autres.
Ces résultats confortent le gestionnaire de l’infrastructure dans ses projets d’élargissement et d’approfondissement du tronçon sud du canal – un projet nécessitant un investissement de 10 Md$ – pour porter sa capacité à 97 navires par jour et ainsi doubler ses revenus annuels, qui atteindraient alors 13 Md$.
3 Md$ de recettes à mi-parcours
Le canal est l’une des principales sources de devises pour l'Égypte. En 2020, il a généré 5,61 Md$ de recettes, toutefois en baisse en raison de la perte de trafics, notamment des porte-conteneurs, qui lui ont préféré le passage par le cap de Bonne Espérance. Le passage la toute extrémité de l’Afrique du Sud – route historique – allonge certes le temps de la navigation de plusieurs jours mais a pour vertu d’économiser les droits de passage. L’an dernier, toutes les conditions se sont prêtées à ce changement de cap : la faiblesse historique des prix du pétrole et la surcapacité de l’offre de transport face à une demande qui faisait grise mine ont rendu le Cap à attractif pour d’autres flux que les seuls vracs auxquels il est traditionnellement abonné. Le conteneur, toujours pressé, lui préfère habituellement l’isthme de Suez, qui reste la voie royale de la navigation mondiale, par où transitent 10 à 12 % du commerce maritime international depuis que l'Asie du Sud est devenue l’usine du monde.
Le canal a enregistré des revenus en hausse de 8,8 % à l’issue des six premiers mois de l’année par rapport à la même période de 2020, pour atteindre 3 Md$ alors que le passage a également été le théâtre de l’incroyable échouement de l’Ever Given en mars, qui a bloqué le trafic pendant six jours, provoqué un embouteillage aux deux extrémités du point de passage et est responsable d’une partie des déboires observés en mer depuis de longs mois.
L'année dernière, 18 829 navires totalisant 1,17 milliard de tonnes ont emprunté le canal.
A.D.