Le terminal à conteneurs du port libanais a reçu ses premiers navires, marquant la reprise d’une exploitation partielle. Il avait été dans un premier temps entièrement fermé de façon à permettre l’inspection des postes d'amarrage et des équipements, obligeant les transporteurs à réorienter les navires.
Très rapidement après l’explosion des 2 750 t de nitrate d’ammonium qui ont pulvérisé tout un pan du port et une partie de la ville, CMA CGM, Hapag-Lloyd, Maersk et MSC ont indiqué que leurs bureaux avaient été littéralement détruits. Dans la mesure où la zone n’était pas accessible, les armateurs avaient annulé leurs escales à Beyrouth et déporté leur services, vers Tripoli, la deuxième ville du pays, où un terminal à conteneurs d’une capacité de 400 000 EVP a été développé récemment. Hapag-Lloyd a ainsi supprimé l’escale de son Fleur N opérant sur le service Levante Express (LEX), qui était prévue le 7 août et déchargé une partie de sa cargaison à destination du Liban à Damiette en Égypte. Sur son service East Med Express (EME), le APL Norway, également attendu dans la capitale libanaise le 7 août, avait été dérouté vers Tripoli pour y décharger la cargaison destinée à Beyrouth. Le service commun de CMA CGM/Hambürg Sud avec Maersk a également été orienté vers Tripoli. MSC envisage davantage des itinéraires alternatifs, avec notamment des escales en Turquie et en Grèce.
Beyrouth : une logistique internationale et un coût
Les inspections achevées, le terminal à conteneurs de Beyrouth (1,22 MEVP en 2019) n’ayant subi que des dommages mineurs, il peut de nouveau accueillir. Les deux services, celui de l’armateur allemand et celui assuré conjointement par CMA CGM et Maersk, ont repris leurs escales respectives à Beyrouth dès la fin de la semaine dernière. Les services MED2 et MED3 de Ocean Alliance font l’impasse sur Beyrouth. Comme le MED3 fait également escale à Tripoli, le fret de Beyrouth devrait y être acheminé.
MSC a pour sa part fait le choix d’omettre Beyrouth pour un temps. Le transporteur assurera néanmoins la continuité pour le fret de Beyrouth, évoquant des alternatives via les ports italien de Gioia Tauro, turcs de Tekirdag et Mersin ou encore par le port grec du Pirée.
A.D.
Photo : ©Abed Hassoun