Le processus de privatisation de HMM est enclenché

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Après plusieurs reports de calendrier, la procédure de privatisation de la compagnie nationale, numéro huit mondial dans le conteneur, est sur les rails. Un appel d'offres a été lancé afin de constituer un pool de conseillers en vue de la cession des participations de l’État sud-coréen, propriétaire à 52 %. Une stratégie de vente qui pose plusieurs questions.

Après près de deux ans de brouillages de pistes quant au calendrier, le processus de la privatisation de la grande compagnie maritime nationale, numéro huit mondial dans le transport maritime de conteneurs, est enclenché. Il devait l’être initialement en 2022, le retour à la bonne santé financière de HMM étant un facteur favorable à la vente. Il pourrait l’être en 2023, la chute des bénéfices du transporteur au quatrième trimestre et la (mauvaise) conjoncture se précisant ayant pu réactiver le dossier en cours

L’imminence des échéances concernant la dette et les obligations de la compagnie maritime a sans doute aussi joué un rôle (le taux d'intérêt sur les obligations doit doubler en octobre). Si les obligations détenues par l'État étaient ainsi converties en actions, elles donneraient à l'État la propriété de près de 75 % des actions.

Processus ouvert jusqu’au 20 mars

La banque publique Korea Development Bank (KDB), le principal actionnaire (et créancier), a reçu des acheteurs potentiels à la fin de l'année dernière. Mais rien n’a filtré. Cette fois, c’est plus transparent. La KDB, qui contrôle la société à hauteur de 20,7 % aux côtés de la Korea Ocean Business Corp. (KOBC) avec 19,9 % ont lancé un appel d'offres afin de constituer un pool de conseillers en vue de la cession de leurs actions et obligations convertibles. Le processus est ouvert jusqu'au 20 mars et les institutions ont déclaré que le comité serait sélectionné d'ici le 22 mars.

Au 31 décembre, avec le National Pension Service et le Korea Credit Guarantee Fund, autre actionnaires, l’État sud-coréen contrôle HMM à 52 %.

Noyée mais pas coulée

Sauvée de la banqueroute en 2016 par l’État sud-coréen à l’aide de banques publiques d’investissement quand elle s’appelait encore Hyundai Merchant Marine, la compagnie a dégagé un bénéfice net de 7,9 Md$ en 2022. La pandémie aura été une aubaine pour l’entreprise qui sort d’un trou noir de six ans, correspondant au temps de sa restructuration. Son ratio dette/fonds propres est ainsi passé de plus de 72 % à 25,6 %.

HMM fait partie de ces compagnies qui ont largement bénéficié des subsides publics. Depuis 2016, date de l’intervention des bras financiers publics, plus de 2,5 Md$ ont été injectés par l’intermédiaire d’émission de titres de créance. Ce qui a notamment permis à l’armateur de porte-conteneurs de passer commande de ses 12 grandes unités de 24 000 EVP qu’il a fini de réceptionner en septembre 2020, et d'une classe de navires de 18 000 EVP.

En juillet 2022, le groupe avait annoncé un nouveau plan d’investissement de 11,46 Md$ au cours des cinq prochaines années. Le nouvel apport d’argent public vise à porter la capacité du huitième armateur mondial de porte-conteneurs à 1,2 MEVP, et à l’exploitant de vraquiers d’acquérir 26 navires, ce qui portera sa flotte à 55.

Quelle stratégie de vente

Plus récemment, la compagnie a passé commande de neuf porte-conteneurs de 9 000 EVP au méthanol auprès de deux constructeurs coréens, sept au chantier naval Hyundai Samho Heavy Industries, le chantier spécialiste du méthanol (Maersk et CMA CGM lui ont confié leur flotte naissante) et deux unités à HJ Shipbuilding (ex-Hanjin Heavy Industries). Les premières livraisons sont attendues d’ici mi-2025 et les dernières en mai 2026. Selon une déclaration enregistrée à la bourse coréenne le 14 février, HMM y consacrera 1,12 Md$.

La Sud-coréenne, qui exploite une flotte de 75 porte-conteneurs totalisant près de 820 000 EVP, a actuellement 265 000 EVP en commande, soit 26 navires.

Les autorités évoquent « une vente à grande échelle ainsi que la conversion des obligations en actions » mais l’exécutif ne dit pas s’il entend se désengager totalement. Si le schéma des précédentes transactions est appliqué, l’acquéreur devrait être l'un des grands conglomérats sud-coréens. Un appel d’offres international ne figure en tout cas pas dans les intentions de l’exécutif. Jusqu’à présent. Les spécialistes du conseil financier seront aussi mandatés pour recommander une stratégie de vente.

Adeline Descamps

 

 

 

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