L’heure est, pour certaines d’entre elles, à la survie, et pour d’autres, au redéploiement pour accompagner la reprise économique. L’OTRE a rendu public, la semaine dernière, son plan de relance". C’est au tour, cette semaine, de la FNTR de présenter le sien. La fédération rappelle, en préambule, que près de 84 % des entreprises de TRM sont en arrêt total (27 %) ou partiel, selon une étude interne. Au-delà de cette "panne" collective, les entreprises en activité (52 % de camions à l’arrêt) doivent composer avec des indicateurs de rentabilité en berne en raison des surcoûts provoqués par l’achat des outils de protection sanitaires, le contingent d’heures supplémentaires, des conducteurs, le travail le dimanche et les retours à vide (25 % de kilomètre en longue distance soit un surcoût de 13,5 % sur chaque kilomètre comparé à la situation d’avant-crise, selon le Comité national routier).
Pied de facture Covid
La FNTR s’attend à une forte pression sur les prix au retour de l’activité économique en raison d’une offre de transport qui risque de se retrouver en surcapacité, dans un contexte de reprise qui s’annonce lente et graduelle. La FNTR demande que les coûts fixes inhérents au contrat de location avec conducteur soient supportés par les clients et, par ailleurs, que soient intégrés en pied de facture les surcoûts liés à l’acquisition du matériel de protection sanitaire.
Dans une interview à l’Officiel des transporteurs (No 3019), Jean-Baptiste Djebbari, le secrétaire d’Etat aux Transports, a déclaré que ce n’était "pas à l’ordre du jour" mais la FNTR, tout comme l’OTRE et TLF, continuent de demander le report à janvier 2022 du rabotage de 2 cts/l de la ristourne gazole. Elle milite aussi pour le report de la fiscalité sur le GNR.
PGE, un dispositif spécifique
La FNTR prône également l’annulation des charges fiscales et sociales pour la période courant de mars à juin ainsi que le prolongement du dispositif de chômage partiel pour le secteur "au moins jusqu’à l’automne". Autres mesures figurant au catalogue de mesures demandées par la FNTR :
- le prolongement du dispositif de suramortissement pour l’achat de camions à motorisations "propres" "pour une période de 5 ans" ;
- le gel de la TICPE sur le GNV ;
- l’élaboration de « solutions temporaires de financement » pour le soutien des formations ;
- le maintien et le déplafonnement de la Déduction forfaitaire spécifique (DFS).
Au regard du prêt garanti par l’Etat, la FNTR propose "la mise en place" d’un dispositif spécifique au secteur du TRM afin de maintenir le niveau d’investissement des entreprises avec la création de prêts spécifiques (1 milliard d’euros en besoin). La fédération estime que nombre d’entreprises seront mises en vente et préconise l’adoption de mesures d’accompagnement pour les repreneurs.
A l’échelle européenne, l’organisation patronale souhaite que le TRM soit également admis, comme bénéficiaire, dans le mécanisme européen de stabilité.