Hervé Street, dirigeant-fondateur du groupe Star’s Service et vice-président de TLF Île-de-France, mais également Président du Syndicat national des transports légers, multiplie les actions judiciaires à l’encontre des "pratiques déviantes de l’économie collaborative".
L'Officiel des transporteurs : Vous présidez le SNTL depuis janvier 2016. Quel est votre constat général sur la place du transport léger au sein de la profession du TRM ?
Hervé Street : De mon point de vue, c’est une profession qui va beaucoup évoluer de par la croissance du marché et l’appétence des clients du e-commerce pour les services à domicile. Deux grands rendez-vous seront à assumer au cours des prochaines années ; celui de la pseudo-économie collaborative et celui de la mutation vers une énergie décarbonée voire "départiculée". Ces enjeux imposent aux entreprises du secteur de s’inscrire, comme nous les y invitons, dans un schéma directeur et de continuer dans la voie de la professionnalisation.
L'OT : Quel bilan faites-vous de la professionnalisation du secteur du TL initiée en 2013 (capacité financière, attestation de capacité…) et voulue par les pouvoirs publics ?
H. S. : Nous n’avons pas de chiffres en notre possession qui nous permettent de faire ce bilan. Je constate que la DREAL, en Île-de-France par exemple, fait le maximum pour faire appliquer la loi mais qu’elle manque de bras. Notre rôle, au SNTL, est de pousser dans ce sens, au nom d’entreprises vertueuses et pérennes. On est précautionneux, rigoureux sur des critères objectifs : bilans financiers, déclarations à jour, l’inscription au registre des transporteurs… Nous devons sortir le transport léger de sa marginalité historique. Nous ne sommes pas une auberge espagnole.
C’est dans cet esprit que nous venons de lancer le "Label du transport léger responsable" qui s’obtient après signature de la "Charte du transport léger responsable". Celle-ci regroupe tous les éléments légaux et réglementaires que se doit de respecter une entreprise pour exercer légalement et moralement son activité de transporteur léger. Ce label vise à valoriser le respect de ces règles qui sont bien souvent un gage de qualité des prestations proposées.
L'OT : Mais cette image particulière du transport léger tient aussi à son modèle économique particulier ?
H. S. : Le transport léger, jugé pas ou peu rentable, a pu paraître comme le parent pauvre dans le transport, représentant une armée de sous-traitants sous le joug des donneurs d’ordres. Mais les temps changent et je me refuse à le laisser dire. Les acteurs du transport léger s’émancipent. Ils ont accès aux clients en direct, proposent de nouveaux services, apportent une valeur ajoutée, en particulier dans l’univers urbain de plus en plus interdit aux poids lourds. (...)
Lire l'intégralité de l'article dans L'Officiel des transporteurs n° 2879 du 12 mai 2017.