Le 30 août, DB Schenker France a reçu les clés de premiers véhicules de sa commande de 53 porteurs électriques Renault. Comment cette commande s’inscrit-elle dans la stratégie de décarbonation du groupe sur ses activités de transport routier ?
Tariel Chamerois : Au sein de notre groupe, notre bilan carbone provient à 50 % de notre transport aérien et à 45 % de la route. Sachant que nous avons une flotte en propre de 1 200 véhicules, la réduction des émissions (de CO2 mais aussi de particules) de nos activités routières constitue donc un enjeu majeur. Avec ces 53 porteurs électriques que nous allons réceptionner d’ici à mars 2024, nous allons pouvoir économiser 1 300 tonnes de CO2 par an. Les cinq premiers camions Renault Trucks E-Tech D devraient être opérationnels dès la fin du mois septembre.
Est-ce que cette commande traduit une volonté du groupe de privilégier l’électrique ?
Chez DB Schenker, nous ne nous en sommes jamais caché, nous privilégions la mobilité électrique (batteries et pile à combustible à hydrogène) pour verdir nos activités de transport. Au niveau du groupe, nous travaillons et menons des réflexions sur l’utilisation de tracteurs électriques, pour lesquels nous sommes en contact avec plusieurs constructeurs. Ce qui ne nous empêche pas d’intégrer d’autres types de transport à énergie alternative à notre stratégie de décarbonation. La cyclologistique fait clairement partie de nos axes de développement, au même titre que les biocarburants (B100, HVO) ou le biogaz. Le HVO est à l’heure actuelle l’option la plus économique et ayant le plus d’effet sur la décarbonation (-80 % de CO2 comparé au diesel). Fort du déploiement réalisé sur notre site de Dijon, nous allons étendre l’installation de cuves HVO à neuf autres implantations. Nous attendons également notre commande de 55 porteurs gaz provenant d’Iveco. Il ne faut également pas le volet de décarbonation liée au report modal de la route vers le ferroviaire et le fluvial.
En parlant de mobilité électrique à pile à combustible hydrogène, vous aviez démarré une collaboration avec le groupe E-Néo qui a malheureusement dû cesser ses activités. Comment cet événement a-t-il eu un impact sur vos développements dans le domaine ?
Je ne cache pas que cela nous a mis un coup de frein. Mais DB Schenker a toujours la volonté de travailler sur la mobilité à pile à combustible hydrogène. En Allemagne, le groupe collabore avec Hylane (filiale d’Hyzon) sur la location de plusieurs camions hydrogène. Nous sommes en relation avec des acteurs du rétrofit et des constructeurs pour relancer nos développements sur la mobilité lourde hydrogène.