L’été s’annonce sportif pour les transporteurs franciliens qui devront zigzaguer avec les nombreuses restrictions de circulation imposées par la survenue des Jeux olympiques et Paralympiques (JOP). L’événement va générer à la fois des flux spécifiques liés à l’organisation de l’événement, des flux d’approvisionnement importants liés au public accueilli durant les jeux alors qu’en même temps 300 portions de voirie seront « sanctuarisables ». La capacité routière se verra, en effet, restreinte par les 185 km de voies olympiques et des périmètres réduits de circulation aux abords des sites, dont le détail a été dévoilé pour la première fois par la Préfecture de Police le 29 novembre dernier. Mais tout n’est pas encore réglé, comme l’a laissé entendre un point organisé par des membres de l’UJOP (Logistique Urbaine du quotidien pendant les JOP) lors de la rencontre nationale du programme Interlud+ organisée le 7 décembre à Paris. La Préfecture a en effet désigné les zones rouges, interdites à la circulation, et les zones bleues, où la livraison de marchandises sera toléré sous certaines conditions qu’il convient de préciser ou d’assouplir d’ici la fin du mois de décembre.
Se préparer aux obligations
« Les professionnels attendaient ces règles du jeu depuis de nombreuses semaines, même s’il reste urgent d’en avoir une connaissance plus précise afin de pouvoir s’adapter. Je doute que les forces de l'ordre soient en mesure de surveiller et contrôler l’ensemble du périmètre. De plus, quels types de documents seront demandés par les forces de l’ordre ? Et seront-elles en mesure de les comprendre, compte tenu de la grande diversité logistique ? Le retour d’expérience du test réalisé l’été dernier sur les contrôles n’a pas été positif », déplore ainsi Jérôme Douy, directeur délégué Développement durable de TLF et coordonnateur du Club Logistique en or. D’après les études de l’UJOP, les flux logistiques pendant les jeux seront 1,7 à 2,2 fois plus importants par rapport à cette période de l’année, pour tenir compte du flux de touristes généré. Pour y faire face, Paris veut s’inspirer de Londres qui a mis en place une politique de Transport Demand Management lors de ses jeux, avec pour résultat la baisse du trafic routier de 15 % (de de 30 % du trafic sur le réseau de transport en commun), grâce au télétravail, congés et autre contournement. Selon Xavier-Yves Valère, chef de la mission fret et logistique à la DGITM, les transporteurs vont pouvoir compter sur une base de données nationale qui comprendra l’ensemble des arrêtés de circulation ainsi que toutes les aires de livraison numérisées par les collectivités concernées. « Nous leur demanderons de préciser sous format numérique tout ce qui est utile à un livreur (gabarits, horaires de livraison, etc) afin d’intégrer ces données dans les logiciels d’itinéraires disponibles sur les smartphones des livreurs ». Ces informations seront aussi présentes dans l’application ZFE Green développée par Interlud avec une mise à jour en temps réel. En complément, les livreurs pourront se servir d’une seconde application Interlud, Delivery Park, pour accéder aux aires de livraison, car il faudra au préalable pré réserver sa place dans les zones identifiées comme problématiques. En fonction du retour d’expérience pendant les Jeux, l’obligation de réserver sa place de livraison pourrait ensuite être conservée et étendue aux autres collectivités a indiqué Xavier-Yves Valère.