Spécialisée dans le transport frigorifique de produits secs, frais et congelés, lequel lui assure 90 % de ses revenus, STB opère principalement vers trois zones géographiques à partir de sa base alsacienne : la région parisienne, le Rhône-Alpes, la Bretagne et les Pays de la Loire. Celles-ci contribuent respectivement à hauteur de 50 %, 30 % et 20 % d’un chiffre d’affaires qui oscille bon an mal an autour de 12 millions d’euros chaque fois que l’exercice est clos au 30 juin. Dans le détail pourtant, le périmètre d’action de STB est plus étendu. La société dont le siège social est établi à Hoerdt (67) se rend par exemple ainsi régulièrement dans le Sud et le Sud-Ouest de la France mais aussi à l’étranger, comme en Allemagne. « La demande existe sur le marché du frigorifique. Il y est possible, à condition que la prestation fournie soit de qualité, d’avoir un flux régulier tout au long de l’année, ce qui me semble préférable à l’exercice d’une activité en dents de scie », détaille Albert Baumann, fondateur de la société et actuel directeur général. Le reste des revenus est assuré par une activité traditionnelle de l’entreprise, le transport de produits par porteur et semi-remorques bâchés, et par du stockage. Le portefeuille clientèle est constitué de deux cents clients environ, dont de nombreux petits qui recourent toutefois régulièrement aux services de la SAS. Parmi les plus importants figurent des marques internationales. « La fidélité et la reconnaissance du travail bien fait sont des valeurs qui nous tiennent à cœur. Aussi sommes-nous fiers de compter sur certains clients avec lesquels la collaboration a été initiée il y a plus d’une quinzaine d’années », souligne Albert Baumann.
Un acronyme peut en cacher un autre
Quel est alors le secret d’une telle fidélité ? « Vous savez, STB a une double signification. Cet acronyme signifie également « savoir travailler bien » », avance malicieusement le directeur général. Ce dernier s’empresse toutefois de préciser : « Nous ne prétendons pas être les meilleurs mais nous aimons le travail bien fait et les relations franches. Nous savons pertinemment qu’au quotidien il peut y avoir des problèmes. Néanmoins, dès qu’une difficulté survient, nous prenons toujours l’initiative d’appeler, de prévenir nos clients et de trouver une solution ». STB peut ainsi se prévaloir de taux de qualité de service très flatteurs : « Nous dépassons parfois les 99 % et atteignons même dans certains cas 100% de taux de satisfaction », révèle Albert Baumann. Le directeur général complète : « Nos clients nous sont fidèles parce qu’ils sont attachés à la qualité de service que nous sommes en mesure d’assurer. Evidemment, cela a un coût ». STB surveille dès lors particulièrement ses prix et n’hésite pas le cas échéant à remettre en cause une relation. D’autres caractéristiques de l’entreprise sont également prisées par la clientèle : « Parce que nous sommes présents depuis de nombreuses années, nous sommes reconnus dans notre écosystème. Notre siège social est situé dans une zone industrielle attractive et nos installations sont appréciées. Notre actionnariat exclusivement familial est aussi le gage de notre indépendance. L’ensemble de ces éléments participe de notre stabilité et contribue à la qualité de notre travail », analyse le directeur général qui assure « systématiquement assister à la première livraison d’un nouveau client ».
Albert Baumann, en plus d’avoir la gestion quotidienne de l’entreprise, est en charge de la direction commerciale. Il s’appuie sur une équipe d’une dizaine de sédentaires dont son fils, Christophe, qui supervise le parc, les opérations de logistique et prête main forte à l’exploitation. « STB peut compter sur des salariés hyper compétents dont certains ont une expérience de plus de vingt ans. Le SAV et la facturation, par exemple, ont un rôle très important. Ces services nous permettent eux aussi de garantir une qualité de service optimale », note le dirigeant. Si celui-ci se présente volontiers comme un adepte de la rigueur, il glisse pourtant : « Il faut vivre et il faut laisser vivre », preuve que l’autonomie est aussi une valeur prônée par l’entreprise. STB compte en outre sur un atelier intégré qui emploie deux mécaniciens à l’entretien d’un parc qui accueille principalement des moteurs Scania mais également des MAN. Les véhicules sont acquis sur cinq ans en crédit-bail. L’entreprise privilégie les versions les plus puissantes et mise sur l’équipement. « Le transport frigorifique est exigeant. La quasi-totalité des trajets est effectuée de nuit. Un conducteur doit tenir le coup. Notre politique consiste à assurer le niveau de confort maximal, raison pour laquelle les cabines sont systématiquement équipées d’une machine à café, d’un téléviseur et d’un micro-ondes », explique Albert Baumann. Le dirigeant se félicite du soin apporté par les conducteurs au matériel : « Dans certains cas, les véhicules arrivés au terme de leur exploitation sont proches d’un état neuf, ce qui fait plaisir à voir ». STB veille aussi à la propreté de la flotte qui « contribue à l’image de l’entreprise ». À l’heure actuelle, l’ensemble du parc Euro 6 carbure au gazole mais Albert Baumann surveille de près l’évolution de l’offre de solutions alternatives. « Je me souviens de véhicules utilitaires électriques qui circulaient à une échelle locale dans les années 1960. La principale limite tenait au poids des batteries et à leur impact sur la charge utile. À partir du moment où l’offre deviendra intéressante du point de vue de l’exploitation, la principale interrogation restante tiendra à l’acceptation par la clientèle d’une possible augmentation des prix. J’ai connaissance de confrères qui ont connu des expériences douloureuses d’un point de vue économique en intégrant à leur parc des véhicules roulant au gaz », remarque le dirigeant.
Un avenir en pointillés
Âgé de 75 ans, Albert Baumann concède volontiers qu’il « serait possible de faire davantage d’un point de vue commercial », sous-entendu d’augmenter le chiffre d’affaires. « Nous sommes des passionnés du métier. Régulièrement je me convaincs de lever le pied mais en réalité je suis présent tous les jours de la semaine, je ne prends pas de vacances », avoue-t-il. Son fils, Christophe, qui est d’ores et déjà président de la holding familiale, assurera-t-il la relève ? « La décision lui revient. Qu’il finisse par vendre la société ne me dérangerait pas car le métier est extrêmement fatigant. Je suis en revanche soucieux de la pérennité de l’entreprise et de son personnel », conclut le fondateur qui révèle avoir été déjà plusieurs fois sollicité par des repreneurs potentiels.
Repères
Siège : Hoerdt (67)
Chiffres d’affaire 2022: 12 millions d’euros
Effectif : 50 salariés dont 40 conducteurs
Parc : 170 cartes grises dont 50 moteurs
Activités : frigorifique et industriel