Findus dispose d’un seul entrepôt de distribution en France. Celui-ci se situe à Lognes, en Seine-et-Marne. En amont, les flux sont presque exclusivement acheminés par la route à l’exception de quelques-uns en provenance d’Asie et d’Amérique du Sud, qui le sont par des conteneurs. En aval, le routier est exclusif. Les flux sont dirigés à hauteur de 95 % vers les acteurs de la grande distribution, le reste étant destiné à de petits grossistes et à l’export. Il y a cinq ans, Findus, qui appartient au groupe Nomad Foods, a pris un virage stratégique en rejoignant Fret 21 : « Jusqu’en 2019, nos principaux critères de choix d’un transporteur étaient fondés sur la qualité et le prix. Depuis, nous intégrons la politique RSE à nos appels d’offres. Un transporteur vertueux sera dès lors avantagé », explique Guillaume Marchand, responsable distribution du spécialiste des surgelés. Concrètement, la part des transporteurs adhérents à une charte ou labellisés est passée de 15 % cette année-là, à 85 % en 2023. Recourant à une quinzaine d’entreprises du TRM, Findus travaille avec des entreprises de toute taille à condition qu’elles soient des spécialistes des régions desservies, sachant que la distance moyenne de livraison est de 380 kilomètres. La marque du groupe Nomad Foods, qui privilégie les contrats de longue durée pouvant couvrir jusqu’à trois années, est parvenue « à contenir les augmentations des coûts du secteur enregistré en 2023 ». En matière de prix de transport, sa stratégie consiste à « prendre en compte les augmentations tout en faisant jouer une saine concurrence » à l’intérieur de son portefeuille de fournisseurs, qui sont avant tout considérés en tant que partenaires.
Au premier janvier 2024, Findus s’est justement engagé pour trois années avec Sofrilog qui, grâce à un outil d’intelligence artificielle, est en mesure d’améliorer le taux de remplissage. « Le lot moyen compte 18 palettes, mais il peut varier de 1 à 33. Dans un premier temps, l’IA doit permettre de le faire croître dès cette année à 22 par la mutualisation avec d’autres industriels. Dans un second temps, il pourra aller au-delà », révèle le responsable. Afin de diminuer l’empreinte carbone de ses livraisons, Findus a également pu bénéficier de la transition énergétique de ses transporteurs. Ainsi, 5 % des volumes livrés le sont par des moteurs roulant au gaz, alors que la part du B100 tend également à croître. « Nous avons étudié le report modal vers le rail-route, mais cette solution n’est adaptée ni à la variation des volumes ni à celle des fréquences auxquelles nous sommes soumis », analyse Guillaume Marchand.
En plus des solutions portées par les transporteurs, Findus compte aussi sur la collaboration de ses clients dans sa démarche de réduction des émissions. « Nous avons maintenant besoin de l’aide de nos clients pour faire mieux en matière de décarbonation. Celle-ci ne pourra être conséquente que si la fréquence des livraisons diminue, si le nombre de palettes par camion augmente et si les commandes sont davantage anticipées. Nous tendons à demander à nos clients de ne pas nous rendre plusieurs fois par semaine sur un même point de livraison. Afin d’appuyer notre argumentation, nous avons mis en place plusieurs indicateurs. Nous observons qu’ils y sont de plus en plus sensibles », détaille le responsable.
Ce dernier, s’il se félicite de l’évolution technologique du TRM ces 20 dernières années, est convaincu qu’il reste encore à faire pour améliorer l’image du monde du transport. « On peut noter que la part des femmes dans les fonctions d’exploitation et d’administration est importante. Mais il serait bon qu’elle augmente dans les métiers d’encadrement », conclut Guillaume Marchand.