MFT Transports (67) : Le souffle de la jeunesse

Jeune, la société MFT Transports l’est à double titre : par son histoire encore récente mais aussi par le dynamisme qui l’anime sous l’impulsion de son gérant, Timur Oynar, de ses deux frères, Mikail et Fatih, mais aussi de l’ensemble des salariés.

MFT Transports, installé dans le département du Bas-Rhin, est devenu en quelques années un groupe alsacien à part entière. À l’heure actuelle, il est composé de cinq entités distinctes : MFT, AF Traction, TDI, SEA Transports et Spécial Cargo. Deux d’entre elles ont été reprises, TDI en 2021 et Spécial Cargo en 2023. « La croissance externe permet notamment d’intégrer au groupe des personnes compétentes dans leur domaine qui nous font confiance », souligne Timur Oynar, gérant de MFT Transports, qui coordonne l’ensemble des activités tout en supervisant le développement et la direction commerciale. Fort d’un chiffre d’affaires consolidé de 35 millions d’euros en 2022, MFT Transports entend atteindre cette année le seuil des 40 millions grâce au rachat de Spécial Cargo. Chacune des entités est placée sous la responsabilité d’une seule personne. Ainsi Karim Khadir, ami d’enfance du gérant, Fatih Oynar, Fabrice Neth, Mikail Oynar et Pierre Zahnbrecher gèrent respectivement les différentes structures dont trois d’entre elles (MFT Transports, SEA Transports et Spécial Cargo) ont des champs d’activité qui se recoupent. AF Traction est pour sa part spécialisée dans le transport de la Turquie vers la France, via le port de Sète, mais aussi vers l’Espagne, alors que TDI a en charge la partie affrètement. Les revenus sont répartis entre messagerie, de jour et de nuit, import-export et marchandise industrielle, respectivement à hauteur de 71 %, 20 % et 9 %. Opérant depuis plusieurs années essentiellement en national et à l’international, MFT Transports compte toutefois renouer avec un rayonnement régional.

Un plan de développement sur dix ans

Cet objectif fait partie d’un plan de développement de dix ans qui a été initié en 2020. « Nous voulons profiter d’ici à 2030 de l’énergie de l’ensemble de l’équipe dirigeante qui est jeune et motivée. Plusieurs axes ont été définis. Nous souhaitons notamment devenir un spécialiste de la gestion du dernier kilomètre sur l’est de la France », avance Timur Oynar. Afin d’y parvenir, l’entreprise, dont le siège se trouve à Brumath, compte rayonner à terme à partir de plusieurs agences. En s’appuyant sur les trois sites dont elle dispose, deux étant situés dans la région strasbourgeoise, un troisième à Sète, lesquels totalisent une superficie de stockage de 12 700 m², la direction prévoit de mettre l’accent sur la logistique car de nombreux clients actuels sont d’ores et déjà demandeurs. Jusqu’à présent, en effet, les entrepôts sont cantonnés à un usage de cross-docking. Pour servir cette ambition, le groupe alsacien envisage l’acquisition de nouveaux bâtiments alors que des bureaux du site de Reichsett (67) sont en cours de rénovation. MFT Transports compte également poursuivre une politique de croissance externe en fonction des opportunités, sans mettre en péril la santé financière du groupe : « Les acquisitions sont au service de notre politique de développement, mais elles doivent préserver l’intégrité économique du groupe qui est notamment garantie par notre directeur financier », détaille le gérant. Ce plan entend continuer de mettre l’accent sur l’importation à partir de la Turquie mais également l’exportation vers ce pays.

Un double atout humain

« Nos deux principales forces sont humaines, relève Timur Oynar. Notre service d’exploitation est animé par une équipe jeune qui œuvre jour et nuit de manière à garantir une grande réactivité à nos clients. » Le directeur adjoint Karim Khadir souligne : « Nous trouvons toujours une solution ». La société entend donner une chance aux jeunes, raison pour laquelle la plupart des exploitants sont issus de l’alternance. Les conducteurs font également partie des principaux atouts du groupe alsacien : « Nous avons toujours eu beaucoup de chance dans le recrutement de nos conducteurs. Nous étions nous-mêmes, encore il y a peu, conducteurs. Mes frères et moi connaissons donc les conditions de travail et la psychologie d’un conducteur. Cela nous permet d’essayer de comprendre les situations auxquelles ils sont confrontés. Plus généralement, quel que soit le rôle joué par tel ou tel dans l’entreprise, il nous paraît essentiel de préserver en toutes circonstances la valeur humaine », avance Timur Oynar. Une telle attitude n’empêche toutefois pas d’être exigeant : « La ponctualité est la qualité première que nous attendons de la part de nos conducteurs. Ces derniers se doivent également de respecter le matériel qui est mis à leur disposition ainsi que leur environnement », concède Karim Khadir, directeur adjoint. Depuis 2019, à partir de l’agence du port de Sète à laquelle sont rattachées une quarantaine de cartes grises, MFT Transports a mis en place l’acheminement par le rail vers la région parisienne de marchandises en provenance de Turquie que des ensembles routiers de l’entreprise livrent dans un second temps à des clients de la grande distribution.

Massifier et décarboner

La société de Brumath, qui dispose de 70 containers de 45 pieds, a pris cette initiative dans le cadre d’une transition énergétique et écologique qu’elle cherche à anticiper : « Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir afin de limiter notre impact environnemental tout en cherchant à réduire au maximum notre consommation de carburant ainsi que nos émissions de CO₂ », assure le directeur adjoint. D’un point de vue financier, le rail-route s’avère de plus intéressant : « Cette solution présente aussi un avantage : à volume transporté égal, l’investissement nécessaire est moindre », explique le gérant. MFT Transports a aussi commencé à intégrer à sa flotte des moteurs roulant au gaz qui sont utilisés sur du grand régional. À terme, ce type de moteurs devrait représenter environ 5 % du parc. Le transporteur est en outre en train d’évaluer la possibilité de recourir au B100. Les véhicules, qui sont achetés en propre, sont entretenus par les concessionnaires des trois marques représentées sur le parc : DAF, Scania et Volvo. « En plus d’être économes à l’usage, les modèles de ces marques sont appréciés des conducteurs », observe Karim Khadir. Renouvelés tous les trois à quatre ans, les véhicules, parmi lesquels figurent une vingtaine d’utilitaires légers, sont contrôlés quotidiennement afin de s’assurer de leur bon état.