Patrick Ménard a repris avec son confrère Jacques Jeantet en 2008 la société ATS. Créée en 1988 par Bernard Conscience, l’entreprise était alors spécialisée dans les bobines de feuillard en acier. Patrick Ménard, qui était alors salarié, a créé la partie transport de l’entreprise qui regroupait 15 véhicules au moment du rachat. La société compte aujourd’hui 46 salariés et 40 véhicules. « De 2008 à nos jours, j’ai eu à cœur de faire progresser cette belle entreprise locale. Pendant quinze ans, année après année, mon objectif est resté inchangé : diversifier l’activité de l’entreprise tout en véhiculant des valeurs fortes et familiales », raconte le dirigeant. Et, par rapport aux activités historiques de la société, il y a eu pas mal de mouvement depuis les débuts. Si Patrick Ménard compte encore des clients sur la bobine, les volumes ont bien chuté. Il a donc décidé de se diversifier et de se développer, au moyen de reprises, sur l’activité de chariot embarqué pour des livraisons à domiciles. La société s’occupe notamment du transport de kits de piscine Waterair en France, mais aussi vers l’Espagne et la Belgique. Un marché qu’elle a consolidé par le rachat de la partie transport de l’industriel Waterair en 2020.
Ainsi, si la société propose toujours le service historique de transport en porte-bobines, elle s’est adaptée à de nouveaux besoins et a trouvé de nouveaux marchés. Elle s’est élargie aux marchandises générales, chariot embarqué, fonds mouvants pour le transport de bois ou de déchets, porte-char et grande longueur, ou encore la location avec conducteur. Les livraisons sont effectuées essentiellement en France et un peu en Espagne et en Belgique.
Autre source de développement pour le transporteur : en tant qu’adhérent de Tred Union, il fait aussi partie de Tred Chariot, ce qui lui permet une correspondance sur le quart est. Depuis début janvier, il est également adhérent à Tred Plateau. « Je suis adhérent à Tred Union depuis le début, c’est une force de frappe très importante, soutient Patrick Ménard. Dès que l’on parle de Tred Union à un client, ça sécurise et ça nous rend la société un peu plus importante. » L’entreprise enregistre une baisse d’activité depuis le début de l’année 2023, comme nombre de ses confrères. « Nous réalisons environ 10 % de volumes en moins, souligne le transporteur doubien. Moins de piscines sont commandées et nos autres clients ont aussi moins d’activité. » Mais Patrick Ménard entend consolider et pérenniser son activité. En 2023, il a dans ce sens racheté les parts de Jacques Jeantet et associé ses deux fils au capital. Trente-cinq ans après sa création, ATS reste ainsi une entreprise à taille humaine et la suite de l’histoire se veut familiale avec l’arrivée de la jeune génération aux commandes : « Deux de mes enfants, Étienne et Pierre, ont d’ores et déjà intégré l’entreprise et ce sera bientôt au tour de leur sœur, Chloé, actuellement en BTS transport et logistique, de rejoindre l’aventure », s’enthousiasme Patrick Ménard. À 35 ans, l’aîné, Pierre, est positionné sur la partie gestion, commerce, comptabilité et réglementation ; son frère Étienne, 32 ans, s’occupe de la partie transport à travers l’exploitation. Le transporteur compte rester encore cinq ans dans l’entreprise pour les épauler, avant de passer définitivement les rênes.
« Chez ATS, on aime sillonner le bitume, mais on pense aussi à notre environnement », a souligné Patrick Ménard lors de son discours d’anniversaire. Avec l’arrivée de ses fils au sein de l’entreprise, il a donné un petit coup d’accélérateur sur le volet écologique : « Je souhaite laisser à mes enfants une entreprise saine, en accord avec son temps, et aux valeurs respectables », confie Patrick Ménard. Ainsi, sur le volet de la transition énergétique, l’entreprise est signataire, depuis 2012, de la Charte objectif CO2. « Tous nos chauffeurs sont formés à l’écoconduite. Il nous a fallu dix ans pour économiser 5 litres aux 100 km par camion sur un trajet moyen de 500 km par jour. Nous sommes passés de 37 à 32 litres aux 100 km. » La société s’est par ailleurs dotée d’une cuve de 50 000 litres de carburant au colza. Elle possède trois véhicules au B100 exclusif et en prévoit quatre à cinq supplémentaires cette année, pour atteindre la moitié de la flotte dans cinq ans. Les autres énergies n’étaient pas appropriées à son activité, notamment l’électrique, puisque le transporteur opère en zone longue : « Par rapport aux autres technologies existantes, c’est le B100 qui apparaît le plus adapté. Classé Crit’Air 1, il nous permettra d’entrer dans les agglomérations qui ont mis en place une ZFE. » Cet engagement « est une réflexion que nous avons eue, souligne Patrick Ménard. Nous n’avons pas attendu qu’on nous le demande. En revanche, des clients se montrent intéressés ». L’entreprise familiale enregistre un faible turn-over. Pour fidéliser ses collaborateurs, le responsable a mis en place une politique sociale visant à leur donner un environnement favorable, en les « choyant » : « Nous privilégions l’humain, en les payant correctement, en étant à l’écoute, en leur fournissant du bon matériel ou encore en leur montrant du respect. »
Du côté des projets, le transporteur n’exclut pas la possibilité de croissances externes selon les opportunités, les activités ou les niches qui pourraient être porteuses. Il envisage aussi de se pencher sur la logistique, notamment pour son activité d’affrètement.
Siège : Chevroz (25)
Chiffre d’affaires : 8 M€
Effectif : 46 salariés
Parc : 40 camions, 85 cartes grises
Activités : marchandises générales, porte-bobines, chariot embarqué, porte-char et grande longueur, location avec conducteur et fonds mouvants