Jean-Christophe Gautheron (OTRE AuRA) : «Porter la parole de la féminisation aux prescripteurs d’emploi»

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Jean-Christophe Gautheron OTRE AuRA

Jean-Christophe Gautheron, directeur de l'OTRE Auvergne-Rhône-Alpes.

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Jean-Christophe Gautheron, secrétaire général de l’OTRE Auvergne-Rhône-Alpes, est intervenu au salon Solutrans sur le sujet de la féminisation dans le TRM.

L’OTRE a annoncé à Solutrans son adhésion au réseau professionnel Femmes en mouvement. Pourquoi ce partenariat ?

Femmes en mouvement regroupe des cadres et des dirigeantes dans le secteur des mobilités (ferroviaire, maritime, urbain et inter-urbain) dont l’objectif est de travailler à l’intégration des femmes dans ces métiers. Il y a environ un an, nous étions allés leur présenter la démarche Otrement féminin et échanger sur les synergies qui pouvaient se créer. L’OTRE – via Otrement féminin – y a donc adhéré afin de participer à des événements et de trouver des axes de développement en commun pour valoriser l’intégration des femmes dans le transport. Nous sommes la première branche à adhérer à cette association, comme nous avions été les premiers, en Auvergne-Rhône-Alpes, à l’initiative d’Otrement féminin. Tout cela se situe dans la même logique, d’autant que nous avons décidé de porter Otrement féminin au niveau national.

Justement avec Otrement féminin, qu’est-ce qui a été accompli depuis 2021 ?

Avec les gérantes, co-gérantes, RRH… qui composent Otrement féminin, nous sommes allés porter la parole de la féminisation aux prescripteurs d’emploi comme Pôle Emploi ou la Maison de l’emploi. Et nous sommes intervenus dans les écoles de la seconde chance, sans oublier les webinaires avec l’AFT. Notre objectif est que les femmes cadres ou cheffes d’entreprise adhèrent à la structure pour en accompagner le développement et qu’à terme, nous ayons une politique nationale et un Otrement féminin dans chaque région.

Où en est-on de la féminisation dans le TRM ? Sur quels aspects est-il nécessaire d’agir pour améliorer l’intégration des femmes ?

Dans le TRM, 10 % des effectifs sont féminins et seulement 3 % sur la conduite. L’AFT réalise des études pour savoir ce qui est bloquant pour les femmes ; les questions de sécurité et la solitude dans les camions ressortent. D’après mes échanges sur le terrain, je trouve que beaucoup de jeunes femmes de la génération Y sont au contraire attirées par l’autonomie et l’indépendance qu’offrent la conduite d’un camion. Mais avancer sur la féminisation du transport signifie que nous devons prendre le taureau par les cornes et travailler notamment sur la question de la sécurité dans les parkings. Les constructeurs nous accompagnent, certains réfléchissent à des douches ou à des WC embarqués en cabine. Puisqu’on parle de dégenrer le monde du travail, chacun arrive avec ses compétences. Selon les assureurs, les femmes ont moins de casse avec les camions. Elles savent mieux désamorcer les conflits qui peuvent intervenir sur le quai de chargement. Et Solutrans l’a démontré : l’ergonomie des nouveaux camions nécessite de moins en moins de travail de force. Et puis, aux militantes du mouvement #metoo qui veulent faire tomber les derniers bastions de masculinité dans le monde du travail, nous sommes prêts à vous accompagner !

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