Dans un contexte économique morose, les défis restent de taille dans le TRM, à commencer par l’inflation. D’après la dernière étude sur les coûts du transport du CNR, elle est toujours supérieure par rapport à l’inflation générale (autour de + 5,5 % en TRM), en moyenne annuelle du coût d’exploitation des véhicules industriels hors carburant. Le coût du gazole s’est résorbé sur un an, mais il reste supérieur au niveau connu avant la crise de 2022.
À cela pourraient bientôt s’ajouter des coûts supplémentaires. Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025, présenté en conseil des ministres le 10 octobre, inclut des dispositions sur la déduction forfaitaire spécifique (DFS) pour frais professionnels à travers deux amendements. Si ce dispositif, qui permet d’optimiser la gestion sociale, est jusqu’à présent voué à disparaître progressivement, sur dix ans, la profession craint désormais qu’il ne soit supprimé bien plus brutalement (voir p. 20). Et l’objectif de réduction du déficit de la Sécurité sociale, qui devrait passer à 16 milliards d’euros en 2025 contre 18 milliards d’euros en 2024, pourrait encore avoir d’autres conséquences financières pour la profession.
Or, dans le même temps, des mesures de taxation à venir s’ajoutent à ces efforts financiers. La R-pass a été votée par la Collectivité européenne d’Alsace pour une entrée en vigueur qui aurait lieu début 2027 en Alsace (voir p. 18). Elle pourrait, à terme, s’étendre à d’autres régions. Également prévue en 2027, l’entrée en vigueur du dispositif ETS 2 devrait aussi se traduire par une hausse du prix du carburant… Ces taxes, qui feraient donc doublon, ont la même finalité : participer en partie au financement des routes et de la décarbonation du fret… Or ce même objectif est déjà prévu par la TICPE et la taxe à l’essieu…