[Dossier] Comment endiguer la sinistralité ?

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Il est essentiel d’impliquer les collaborateurs dans une démarche de prévention si l’on souhaite faire baisser la sinistralité.

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Partie 1/4. Cette semaine, du 23 au 26 août, dans ce dossier consacré à la sinistralité, nous nous penchons sur le bien-être au travail qui est devenu un enjeu majeur pour toutes les entreprises qui voient la qualité de vie et des conditions de travail comme un vecteur d’attractivité. Dans ce domaine, la prévention des risques professionnels n’est pas à négliger, participant à un cercle vertueux pour l’entreprise. À terme, ce sont aussi des gains économiques non négligeables.

Blocage soudain du dos, chutes… Le nombre de journées d’absence causées par des accidents du travail et maladies professionnelles (AT-MP) est de 3,4 millions, d’après l’Agence nationale de la performance sanitaire et médico-sociale. Un chiffre qui, depuis 2016, a augmenté de 40 %, alertait la Cour des comptes en 2022. Prévenir les risques professionnels est donc un véritable enjeu pour les entreprises.

Or, d’après le cabinet Technologia, qui s’affiche comme le leader de la prévention des risques et de l’amélioration des conditions de travail, « la plupart des dirigeants français n’ont pas la problématique de la prévention santé dans le cockpit de leurs décisions ». Pourtant, c’est « une spirale vertueuse » qu’ils pourraient mettre en place : « moins de maladies professionnelles, moins d’accidents du travail, moins d’absentéisme, etc., ce qui a des effets sur les comptes de l’entreprise. »

Ce que confirme le responsable QHSE du Groupe Eonnet (1 600 salariés dont environ 1 500 conducteurs) domicilié à Moréac dans le Morbihan (56). « La sinistralité matérielle, l’accidentologie ou une mauvaise qualité de vie au travail conduisent à des pertes d’agent », souligne Nicolas Didier. Pour lui, une entreprise a donc l’obligation de se pencher sur les indicateurs extra-financiers (prévention des risques, qualité d’accueil des salariés, etc.). D’autant plus dans le contexte actuel, « 2024 s’annonçant comme une année complexe d’un point de vue commercial ».

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C’est le nombre de journées de travail perdues chaque année en France au titre de l’absentéisme (Source : Carcept Prev)

Déployer des mesures de prévention

Le secteur du transport routier de marchandises, faisant face à de nombreuses contraintes, connaît, lui, une forte sinistralité. « Fixé annuellement par un arrêté (le dernier date du 27 décembre 2023), le taux AT-MP du secteur s’établit à 5,22 %, soit une sinistralité 2,5 fois supérieure à la moyenne nationale (2,12 %) », indique Benjamin Laurent, directeur de l’offre chez Klesia. Si elle reste forte dans la profession, elle a toutefois légèrement reculé ces dernières années, s’établissant habituellement aux alentours des 5,6 %.

Le meilleur moyen de réduire le nombre d’accidents du travail et de maladies professionnelles sans réduire son activité est de développer des actions pour le bien-être dans l’entreprise et la qualité de vie au travail, en misant sur la prévention. C’est tout l’enjeu du programme « Transportez-vous bien », qui propose depuis 2018 des journées de sensibilisation en entreprise et des actions de coaching santé à destination des salariés. Un dispositif que semblent apprécier les entreprises du transport. « En 2023, ce sont près de 10 000 salariés qui ont été concernés par des actions individuelles. C’est la meilleure année ! Les actions de coaching et de formation enregistrent une hausse de fréquentation de 25 % en un an. S’agissant des actions en entreprises, les ateliers de prévention progressent de 50 % et nous comptabilisons environ 300 interventions (sensibilisation ou ateliers) », se félicite Benjamin Laurent.

Le programme a quelque peu évolué très récemment. « Le catalogue qui présente les ateliers de prévention (sommeil, nutrition, santé cardiovasculaire…) est plus lisible et complet », poursuit-il. Autres nouveautés : une vidéo illustrant un retour d’expérience d’un atelier sur le sommeil avec les témoignages de Linda Dierick et Laetitia Kitanoski, respectivement responsable ressources humaines et responsable qualité hygiène sécurité et environnement chez Stef, et de Virginie Houard, sophrologue, a été mise en ligne par Carcept Prev sur YouTube courant janvier. Parmi les nouveaux services figure, entre autres, Remedee pour aider le quotidien d’un salarié atteint de maladie ou de douleurs chroniques. Il s’agit d’un bracelet connecté stimulateur d’endorphines. Démarrés durant l’été 2023, des tests en cours auprès d’une cinquantaine de personnes montreraient d’ores et déjà des résultats concluants, d’après Benjamin Laurent. La solution va donc être déployée à plus grande échelle. Il y a aussi le nouveau service « Mapatho Plus » à disposition, depuis octobre, des salariés atteints de maladies chroniques afin de leur donner accès à une liste de professionnels de santé proche de leurs domiciles. Et, grâce à un nouveau partenariat avec Withings (opérateur de santé connectée) qui était en cours de déploiement en janvier, les salariés pourront utiliser des outils connectés (montre, tensiomètre…) afin de suivre les effets de leurs coachings et de les partager avec des professionnels de santé. Prochaine action en vue : une offre de dépistage du risque cardiovasculaire en entreprise qui sera déployée à la fin du premier semestre ou à la rentrée. Et conscient de la nécessité d’embarquer les salariés dans une action de prévention et de les accompagner, Carcept Prev prévoit de renforcer la proximité avec les entreprises et leurs salariés dans le courant de cette année.

 

Dossier à suivre  :

24 juillet : Quels sont les axes à envisager pour limiter la sinistralité ?

25 juillet : Éric Veretout (INRS) : « Analyser les risques est une étape cruciale »

26 juillet : Les ressources de l'INRS et de l'AFT

 

 

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