Certification environnementale : Les remorques entrent dans Vecto

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Schmitz Cargobull

Qelon Schmitz Cargobull, un gain d'une tonne impacte le ratio d'efficacité de plus ou mins 1,7% et le passage de pneus de classe C à B l'améliore de 2,5 à 3%.

Crédit photo Franck Beauvillain
Au 1er juillet 2024, les constructeurs devront déclarer la performance environnementale des remorques. Vecto, un outil de simulation, a été déployé pour aider les fabricants à évaluer leurs émissions de CO2.

La publication en août 2022 du règlement 2022/1 362 relatif à l’influence des remorques lourdes sur les émissions de CO2 et à la consommation des véhicules moteur a lancé leur certification environnementale. La Commission européenne a en effet fixé au 1er janvier prochain l’entrée en vigueur de cette obligation pour tous les véhicules mis en service à compter du 1er juillet 2024. Elle a également uniformisé la méthodologie de calcul des émissions et créé un outil de simulation propre aux remorques, Vecto Trailer Tool (VTT), afin de déterminer et de déclarer leurs performances. Si aucun objectif n’est assigné aux constructeurs de remorques – les discussions sont en cours –, l’Union européenne (UE) devrait les contraindre à des baisses d’émissions à l’horizon 2030. Les fabricants, qui dès le 1er janvier devront informer leurs clients des performances CO2 de leurs véhicules, travaillent donc activement avec un outil test fourni par la FFC constructeurs.

 

Champ d’application ciblé

Le R 2022/1 362 établit les exigences administratives et techniques de certification CO2 des remorques PL neuves immatriculées dans l’UE à compter du 1er juillet 2024. Obligatoire, l’homologation s’applique aux remorques à essieux centraux ou à timon et aux semis de catégories O3 et O4 de masse supérieure ou égale à 8 tonnes ayant une carrosserie parallélépipédique. Celles à essieux moteur, de plus de trois essieux et de masse maximale techniquement admissible (MMA) inférieure à 8 tonnes sont exemptées, tels les dollys, les remorques de liaison à timon, les semis bi-train et les véhicules hors dimensions maxi autorisées du R 2021/535. Les citernes, remorques à fonds mouvants et bennes en général sont hors du champ d’application, limité aux codes carrosserie O3 à O6 et 32 du R 2018/858, à savoir les fourgons secs, isothermes, frigorifiques et les bâchées (PLSC, savoyardes).

 

Simuler la performance environnementale

La Commission a fondé la certification sur des simulations et a fait réaliser par l’université TU Graz (Autriche) et par la société Idiada le logiciel VTT, qui requiert une licence d’utilisation délivrée sur audit du processus de l’entreprise. Parmi les informations restituées, VTT définit trois valeurs principales – consommation, production de CO2 et ratio d’efficacité –, comparant pour ce dernier les émissions de la remorque à certifier attelée à un tracteur générique à celle d’une remorque type attelée au même tracteur.

Ce coefficient (valeur CO2 de la remorque calculée/valeur de la remorque type) est utilisé pour définir les émissions des combinaisons (valeur CO2 du véhicule principal x ratio). Les valeurs sont calculées dans divers contextes d’exploitation, niveaux de charge et de vitesse, avant d’être synthétisées dans un résultat pondéré représentant une exploitation standard. Considérant que leur influence CO2 varie selon leurs paramètres techniques, le texte subdivise en effet les remorques en groupes de type similaire (même configuration de caisse, de châssis et d’essieux) auxquels est affecté un profil de mission – urbain, régional ou longue distance – en configuration standard ou EMS.

Les constructeurs classifient donc leurs véhicules selon l’annexe I du texte, qui définit différents groupes pour les semis, bi-trains, dollys et remorques à timon, de liaison et à essieux centraux.

 

Les principales données pondérales

Les calculs intègrent diverses données – en rapport avec les émissions de CO2 – relatives aux caractéristiques du véhicule et de certains composants (essieux, pneus, dispositifs aérodynamiques, etc.). Outre l’identification de la remorque (numéro VIN, catégorie et carrosserie), son type (essieux centraux ou timon, semis) et sa carrosserie, les principales données sont de nature pondérale (masse en ordre de marche, MMA du véhicule et du groupe d’essieux…) et dimensionnelle (cotes, hauteur totale, volume, orientation volume de la remorque – selon sa hauteur intérieure, avec 2,9 m comme valeur pivot). D’autres facteurs influençant la résistance au roulement sont intégrés, comme le nombre et le type d’essieux (relevables, directeurs ou non) avec leurs entraxe et charge maxi, les montes – simple ou jumelée – et les caractéristiques des pneus (modèle, marque, dimension, numéro de certification, coefficient de roulement et classe d’efficacité).

 

Volets arrière et carénages latéraux

Côté aérodynamique, le texte prévoit deux types de dispositif : les volets arrière réduisant le sillage et les carénages latéraux limitant les effets du vent transversal et des turbulences de roues sur la traînée. Il distingue des volets petits (supérieurs à 2 m, ne couvrant pas toute la caisse) ou grands (couverture totale à plus ou moins 3 %), et des carénages longs (des béquilles à l’arrière) ou courts (ne couvrant pas les roues). Le texte prévoit la certification (à défaut, l’usage de valeurs standards) de l’efficacité énergétique des composants influents sur l’avancement des véhicules. Les effets sur la traînée des dispositifs réduisant la résistance aérodynamique sont ainsi certifiés, les valeurs et les numéros de certification sont entrés dans VTT. Ils sont homologués par simulation (calculs de dynamique des fluides CFD) d’assemblage d’équipements modélisés sur douze modèles en 3D de véhicules génériques fournis par l’UE. Quatre situations d’angle de lacet (0, 3, 6 et 9°, le coefficient de traînée augmentant avec l’angle) matérialisent l’incidence du vent transversal.

 

Principaux facteurs du ratio d’efficacité

Tant dans la perspective d’objectifs de réduction d’impact CO2 de leurs productions que sous la pression des grands comptes et chargeurs impliqués dans la démarche RSE, les fabricants travaillent sur les principaux facteurs du ratio d’efficacité de leurs remorques. Au premier rang desquels la masse, les pneus et, à des niveaux équivalents, l’aérodynamisme. Le type d’essieu semble peu influencer les calculs, qui n’incluent pas les performances des roulements (dont l’entrée, comme celle des groupes frigo et des essieux moteur et électriques, est prévue dans la prochaine version de VTT). D’autres facteurs restent à intégrer, tels les profils variables de pavillon et toits rehaussables, non pris en compte dans le dispositif. Les remorques n’ont donc pas fini de gagner en efficacité !

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