En se présentant sur la scène du congrès de l’OTRE, le mardi 8 octobre, Jean-Baptiste Djebbari a bouclé sa tournée d’automne des principales fédérations professionnelles (uniquement routières) du transport français. À peine une dizaine de jours plus tôt, le secrétaire d’État aux Transports s’était présenté devant les adhérents de la FNTR réunis, eux aussi, en congrès. Il y a du Macron chez ce jeune secrétaire d’État entré tout récemment au gouvernement : la même verve intellectuelle, la même vivacité d’esprit, une facilité de contact à l’identique… jusqu’à la taille (1,75 mètre environ à vue d’œil). La tournée d’automne de Jean-Baptiste Djebbari aura-t-elle suffi à éteindre l’incendie allumé au début de l’été par sa ministre de tutelle, Élisabeth Borne ? Pas sûr. Pour autant, rien ne semble écrit dans le marbre futur de la loi. Au rayon fiscalité – le plus sensible pour les bourses tricolores – le secrétaire d’État a confirmé, sur les deux tribunes qui l’ont accueilli, la possibilité (à l’étude) de pérenniser un dispositif qui transférerait au donneur d’ordre la charge du rabotage des 2 centimes de ristourne gazole. On imagine qu’en coulisses, d’autres groupes de pression – ces fameux corps intermédiaires tant décriés – se sont mis en ordre de marche pour peser dans le débat. Jean-Baptiste Djebbari, en bon pragmatique, a également laissé la porte ouverte à l’idée d’une carte d’achat de carburant détaxé, autre contre-proposition émise par les fédérations professsionnelles du secteur. Le secrétaire d’État aux Transports a, à la tribune du congrès de l’OTRE, pris un certain nombre d’engagements, notamment celui de se rapprocher de son collègue Gabriel Attal pour que le transport ait le loisir de puiser dans le vivier des réservistes du service civique afin d’y dégoter des collaborateurs. Celui également de pérenniser l’engagement de l’État dans le financement du CFA pour trois ans. Aux fédérations de pousser…
Éditorial