Il y a eu des rires. Il y a eu des larmes. Il y a eu de la chaleur humaine tout au long de ces 23es Universités d’été FLO. Une édition au cours de laquelle des hommes et des femmes ont été mis à l’honneur. Les nouveaux entrants d’abord : Damien Sigaud (LDPI, 69), Laurent et Ludovic Auvray (Tr. Auvray – 86), Stéphane Hervé (Tr. Hervé – 49) et Julien Pinnert (COB 21). Une première immersion grandeur nature pour ces quatre dirigeants qui ont pu goûter à ce savant mariage du business et de la convivialité entretenus par les acteurs de ce groupement atypique par la force des liens qui unissent ses membres. Les sortants ensuite, au travers, tout d’abord, de cette standing ovation réservée à Philippe Perrocheau, fidèle de la première heure dont c’étaient les dernières Universités d’été puisqu’il a cédé son entreprise au groupe Douaud. Il y a eu également – séquence émotion – cette autre standing ovation qui a accompagné les derniers mots du discours de clôture de Patrick Mendy, lequel raccroche les crampons après un mandat de six ans qui arrivera à son terme en mai 2020. « Je remercie tout le conseil pour ces belles années vécues. S’il y a une chose qu’il ne faut pas changer, c’est l’ADN de FLO », a déclaré le Basque. L’amateur de rugby qu’il est a tenu à mettre à l’honneur d’autres hommes, à sa manière, en jouant de la métaphore : « En rugby, il n’y a pas de bon talonneur sans de bons piliers. Michel Alainé et Guy Casset [les deux premiers présidents de FLO, Ndlr] ont été ces piliers. Et en rugby, pour gagner, il faut un bon technicien. Je pense à Vincent Leprince, l’architecte de H2P, une structure qui a aidé la profession et nous a fait gagner de l’argent. On lui doit beaucoup. » Patrick Mendy n’a pas manqué non plus de s’adresser aux fournisseurs partenaires du groupement : « J’ai un grand respect pour vous », leur a-t-il lancé. Au rayon départ, il y a également celui – loin d’être anecdotique – de Christian Seillier. Le secrétaire général de FLO, véritable cheville ouvrière du groupement dont il a accompagné la croissance, quitte la scène à la fin de 2020. « FLO a nourri mon épanouissement » (voir interview par ailleurs). Le groupement lui cherche un successeur…
S’il est un thème qui a dominé ces 23es Universités d’été, c’est bien celui de la formation. La réforme en cours a conduit le groupement à se poser la question de l’opportunité (ou pas) de se doter de son propre CFA. « L’idée consiste à faire de la FLO Académie une organisation autonome. Même si l’on continue de travailler avec les organismes de formation, on peut quand même récupérer des financements (11 K€ de l’OPCO Mobilités pour un conducteur). Aujourd’hui, la FLO Académie vous coûte un peu. Avec le CFA, elle deviendra un centre de profit », a affirmé Arnaud Bilek, dirigeant de Consoptima qui anime cette académie. Un optimisme qu’Alexandre Petit (Transports Jourdan) a tenu à tempérer à l’appui de ses propres estimations chiffrées. Sébastien Duval, qui dirige la commission, lui a emboîté le pas : « Nous travaillons à la nécessité d’affiner les coûts tant pour les adhérents que pour FLO. Nous devons apprécier sa viabilité à court et moyen terme ». En tout cas, si FLO concrétise ce projet de création – l’outil e-learning sera privilégié – il lui faudra passer par une modification de ses statuts au travers d’un vote. L’idée d’un CFA interne aux groupements a également fait son chemin.
Autre thème abordé par les congressistes : le salon SITL, dont l’édition 2020 se tiendra à Paris-Nord Villepinte (du 17 au 20 mars). Les FLO entendent frapper un grand coup à cette occasion. Un comité de travail a pour feuille de route de mobiliser les moyens afin que la visibilité du groupement soit maximale lors du salon. « Nous souhaitons y véhiculer l’image d’un leader du coworking dans le transport-logistique et le développement durable (la plantation prochaine du 200 000e arbre FLO Palettes sera valorisée) », a annoncé Patrick Mendy. Une première mobilisation des 110 adhérents aura lieu, au préalable, sur l’Inside, le site de FLO, ainsi que sur les réseaux sociaux. « Nous allons mettre en scène une agora centrale sur le stand, qui accueillera également des débats. Notre offre sera traduite en anglais pour les visiteurs internationaux. Nous sommes en ordre de marche », indique Richard Gazeau, chargé de la SITL et de la commission informatique. Un challenge sur les bonnes pratiques est en cours de préparation, sur la base de trois critères : l’environnement, l’innovation et les RH/formation. Les lauréats seront récompensés à l’occasion de la SITL.
Le groupement, par le jeu du renouvellement annuel de son conseil d’administration, s’ouvre aux nouvelles générations incarnées, tout récemment, par Anaïs Malvaux, Pierre-Marie Hautier et Thomas Pellegrin (SMTRT – 13). Sébastien Deniau en fait parti, secrétaire adjoint de David Sizaire, qui anime la commission Next GEN. « L’idée est de constituer un vivier qui viendra alimenter les futures équipes de direction de FLO. » De con côté, David Sagnard (commission vrac solide) vise à faire gonfler les effectifs (40 adhérents) de cette spécialité qui tente de se faire une place aux côtés de FLO Palettes et de la distribution. « Nous effectuons actuellement un travail de recensement pour évaluer notre dynamique de développement », précise David Sagnard. Olivier Leloup, en responsable du multimodal, s’active pour œuvrer à l’émergence de solutions sur les temps d’attente dans les zones portuaires. Le report modal ? Un vœu pieu selon le transporteur normand : « Les chargeurs ne jouent pas toujours franchement le jeu. »
Chez FLO, les fournisseurs partenaires louent la qualité des relations qui les lient au groupement. Luc Montaville en est l’un des référents, à la tête de la commission achats, qui accueille également Philippe Roche en remplacement de Philippe Perrocheau. « Nous avons à cœur de bien les recevoir et je crois qu’on leur rend bien au travers de notre assiduité aux ateliers », explique le dirigeant sarthois. Une quarantaine de prestataires sont pour l’heure référencés. La commission planche actuellement sur le recrutement d’un nouveau prestataire, un acteur du traitement des déchets (des entreprises FLO).
Avec près de 110 adhérents recensés (près de 95 étaient présents à l’île Maurice), FLO maille le territoire. Quelques ajustements sont à opérer ponctuellement au fil des fusions acquisitions qui se jouent dans le TRM à l’instar de celle de Perrocheau, passé sous un autre pavillon. « Nous ne souhaitons pas doper les adhésions plus que nécessaire. Priorité est accordée à la qualité des adhérents et à leurs valeurs », souligne Bertrand Rouillé, chargé de la commission recrutement. Des nouveaux adhérents ? FLO Palettes en a accueilli 5 cette année : Auvray, Dabrigeon (03), Granet (63), Bresse express (01) et COB 21. Le réseau, piloté par Alexandre Petit, revendique un portefeuille de 57 adhérents et le traitement de 400 000 palettes (420 000 prévues en 2019). Son taux de qualité de service aurait grimpé de cinq points en trois ans, selon ses dires. En projet, la mise en place d’une solution avec Gedmouv : « L’idée consiste à faire communiquer le TMS des adhérents avec Xyric, le TMS de FLO Palettes. Cette solution vise à répondre aux attentes des clients, des transporteurs et du réseau FLO Palettes », explique le transporteur de Saint-Hilaire-du Harcouët. À l’île Maurice, Patrick Mendy s’est lancé un ultime défi : faire émerger, au sein de son groupement, l’adhérent qui portera les couleurs du groupement FLO à l’occasion du prochain Transporteur de l’année (mars 2020). « Un 3e vainqueur sur mes six années de mandat, ce serait mieux que n’a fait Zidane. » La balle est dans son camp…
Ils ont tous deux incarné FLO pendant plusieurs années. L’un, Patrick Mendy, à la présidence, l’autre, Christian Seillier, au ecrétariat général du groupement. Le premier achèvera en avril 2020 son mandat de 6 ans, atteint par la limite fixée par les statuts. L’autre, à l’automne prochain, au moment de passer le témoin à son successeur. « Nous avons lancé une procédure de recrutement, indique David Sizaire, le secrétaire de FLO. Le futur (ou la future) secrétaire général(e) sera basé(e) à Bordeaux. Nous ne nous mettons pas d’œillère sur une typologie de candidats. » Christian Sellier est atteint, pour sa part, par la limite d’âge qui lui ouvre un droit à la retraite qu’il entend faire jouer. Fin de parcours en vue donc pour celui qui aura été, 20 ans durant, la cheville ouvrière du groupement (voir notre interview page 7). Patrick Mendy, lui, laissera aux mains de son successeur « le groupement de référence de la profession » qu’est devenu FLO selon lui. Le dirigeant basque a tenu à rendre hommage au conseil d’administration, une vingtaine de membres tous bénévoles qui demeurent les garants de la préservation de l’ADN du groupement. « Moi je véhicule l’image FLO. Mais ce sont eux qui ont œuvré dans les commissions », a souligné Patrick Mendy dans le discours de clôture de ses dernières Universités d’été en qualité de président.