En croissance depuis 2015, le TRM européen affiche toujours une bonne santé en 2017. Le Comité national routier (CNR) indique ainsi dans son classement du TRM européen 2017 que l’activité totale reste sur la même dynamique qu’en 2016, avec un taux de croissance de 4,6 % sur un an pour 1 953 946 millions de t-km réalisés. Ce mouvement s’avère toutefois loin d’être homogène entre les pavillons, avec une tendance de plus en plus marquée : les pays à l’est de l’Europe réalisent des résultats record grâce au développement de l’international. De leur côté, les pavillons de l’Ouest se contentent de plus en plus de leur marché national, menacé par la progression constante du cabotage. Toutes activités confondues, le poids des 15 premiers États membres de l’Union européenne (UE15) dans l’ensemble ne cesse de diminuer (65,6 % en 2017 contre 76,3 % en 2008). En revanche, les nouveaux États membres (NEM) affichent un fort dynamisme, à + 9,38 %. Fait marquant de l’année 2017, la Pologne se hisse au premier rang grâce à une percée de + 15 % (335 millions de t-km réalisées). Mis à part le classement TRM national, elle figure en tête du peloton de toutes les autres catégories étudiées par le CNR : international, bilatéral, entre pays tiers et cabotage. Toutes catégories confondues, elle pèse en 2017 plus de la moitié de l’activité des NEM et un sixième de l’UE, elle relègue le leader historique allemand en deuxième position. L’Allemagne recule ainsi, avec – 0,83 %, pénalisée par la baisse importante de son activité internationale (– 5,9 %). L’Espagne conserve la troisième place du classement et le Royaume-Uni cède sa quatrième place à la France, qui enregistre un taux de croissance de + 7,6 % sur l’année. Si l’activité internationale dans l’UE28 continue sa progression (+ 6,54 %), elle est en majorité issue des pavillons de l’Est (+ 9,56 %). Les États de l’Ouest bénéficient très peu de ce marché, à l’exception de l’Espagne (+ 6,2 %) et de l’Italie (+ 5 %). Le pavillon polonais, avec une croissance soutenue (+ 16,9 % en un an) campe à la première place. Autre fait notable, la Lituanie affiche également une nette progression, + 28,2 %, passant de la dixième place à la cinquième place du classement, derrière la Roumanie. Avec une activité en baisse de – 5,9 %, l’Allemagne ne réalise plus que 19 % du volume du leader polonais. « Elle fait à peine mieux que la Roumanie qui, à l’instar du pavillon polonais, s’investit massivement à l’international », précise l’étude. La Lituanie se concentre presque entièrement sur le marché international puisqu’il représente environ 92 % de son activité. Sur cette « spécialisation », d’autres pavillons, comme la Roumanie, la Slovénie et la Bulgarie suivent de près.
Les activités nationales en Europe progressent de + 3,6 % en 2017. L’Allemagne conserve la première place, suivie par la France qui se propulse à la deuxième place et qui devance désormais le Royaume-Uni et l’Espagne. Le Royaume-Uni descend à la quatrième place au profit de l’Espagne. La part de l’activité nationale continue d’augmenter pour la quasi-totalité des pavillons de l’Ouest. Cette part atteint 93 % en France, 87 % en Allemagne ou encore 96 % au Royaume-Uni. Dans les pays de l’Est en revanche la part du national dans l’activité totale continue de diminuer : 36 % en Pologne, 25 % en Roumanie, 8 % en Lituanie.
Avec moins de 4 %, la part du cabotage reste faible dans l’activité nationale des pavillons européens. Néanmoins, cette activité croît de plus en plus depuis plusieurs années. Son taux de croissance atteint + 16,9 % en 2017, grâce notamment à la performance des quatre pavillons en tête de classement : Pologne (+ 38 %), Roumanie (+ 29 %), Espagne (+ 17 %), Lituanie (+ 82 %). Sans surprise, le cabotage européen est assuré par les NEM à hauteur de 71 %. Les pavillons de l’Est investissent les marchés nationaux des principaux pays de l’Ouest : 47 % du cabotage total européen se réalise sur le territoire allemand et 27 % sur le territoire français. « À titre de comparaison, le cabotage réalisé par le pavillon polonais est 1,5 fois plus important que l’activité internationale totale du pavillon français, souligne le CNR. Il dépasse l’activité nationale du pavillon autrichien et se rapproche du niveau d’activité nationale belge. Ainsi, la France est 40 fois plus cabotée qu’elle ne cabote, un triste record absolu au sein de l’Union européenne. Pour sa part, l’Allemagne est cabotée 12 fois plus qu’elle ne cabote. »