Mutualiser les forces locales

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Coordonnées par l’Institut pour le développement des compétences (IDC), un service proposé par la CCI du Mans, cinq entreprises et des acteurs locaux du recrutement œuvrent ensemble depuis deux ans pour trouver des solutions à la problématique du recrutement dans le TRM.

Communication auprès des jeunes, ateliers de travail pour améliorer la politique RH, actions concrètes. À la recherche de candidats, cinq transporteurs – groupe Tremblaye, Sotrapid, Transports Duval, Transports Montaville et Négo Transports – s’étaient rapprochés de la CCI du Mans en septembre 2017 pour bénéficier d’un accompagnement de l’IDC, son département de conseil en ressources humaines. C’est ainsi que, coordonnées par la structure, les cinq entreprises de transport se sont réunies avec l’agence Pôle emploi locale, la Région, la FNTR ainsi qu’un représentant de l’Aftral. Une première convention définissant les objectifs du groupe et le déroulement des réunions avait été signée pour une durée d’un an. « Dès le départ, l’objectif commun était de ne pas rester en mode réflexion et de passer à l’action, précise Maud Choleau, responsable de l’IDC. Des initiatives individuelles restaient évidemment possibles mais il fallait se rapprocher sur un certain nombre d’actions pour porter une voix plus forte et mutualiser les efforts. » La première année, le groupe s’est focalisé sur les différentes méthodes de recrutement. Le groupe a été un lieu de partage pour les RH et de mise en actions notamment sur la questions des réseaux sociaux et de la marque employeur. L’utilisation des dispositifs proposés par les partenaires de l’emploi et de la formation, parfois méconnus, a été favorisée. Les employeurs ont pu se rendre compte que les conseillers Pôle emploi côté entreprise ont une vision adéquate des besoins des entreprises. En revanche, leurs collègues conseillers auprès des demandeurs d’emploi ne pensaient pas toujours au transport dans le cadre de reconversions car ils avaient une connaissance incomplète du contenu des postes et de la diversité du métier de conducteur selon les spécialités de chaque entreprise. « Par exemple, un conducteur chez Tremblaye, c’est avant tout un commercial, car la relation client y est primordiale, indique Maud Choleau. Les personnes qui auraient travaillé dans le commercial feraient de bons candidats mais les conseillers Pôle emploi n’avaient pas fait ce lien. » Les cinq dirigeants se sont par ailleurs intéressés à la problématique de l’attractivité du métier sur le public jeune avec la réalisation d’une vidéo de promotion des différents métiers, une formation des équipes RH sur les réseaux sociaux.

Jeunes et reconversions

Une convention d’un an a été signée en novembre 2018 avec de nouveaux sujets à travailler, comme l’information autour de la réforme professionnelle ou le lien avec d’autres métiers, mais aussi la poursuite de sujets non aboutis la première année. « Le cœur de cible jeune n’était pas atteint et ne l’est toujours pas, souligne Maud Choleau. Nous avons eu du mal à mener des actions dans les écoles pour rencontrer les jeunes de troisième ou de lycées professionnels. » Les dirigeants ont alors entrepris de proposer des visites d’entreprise et des stages mais les jeunes se sont peu déplacés.

Via le partenariat avec Pôle emploi, les job datings se sont intensifiés. Pour amener davantage de visiteurs à ces événements et toucher les candidats en reconversion, les équipes de Pôle emploi ont diffusé des annonces dans les différentes cellules de reclassement, dans les cabinets qui suivent des demandeurs d’emploi en CSP (contrat de sécurisation professionnelle) et dans les centres de bilan. Un dernier objectif avait été fixé pour cette année, l’intégration et la fidélisation pour minimiser le turnover, particulièrement élevé les dix-huit premiers mois suivant l’embauche. Les transporteurs ont alors partagé leurs méthodes. « Il en est ressorti que tous procédaient à un bon suivi sur la période intégration-formation mais sur une durée trop courte », indique Maud Choleau. Ils ont donc travaillé sur un document support pour suivre les candidats sur différentes étapes et sur une implication plus importante des managers des conducteurs. « Ce dernier point s’est révélé peu évident car les responsables RH ont constaté que les managers ne se sentent pas identifiés en tant que tels dans les équipes, souligne Maud Choleau. Une réflexion a donc été menée pour insister sur la fonction managériale lors de la prise de poste d’un salarié. » Le groupe Tremblaye a organisé une session de formation groupée pour apporter une culture managériale. Autre initiative, les nouveaux entrants peuvent apporter un regard nouveau sur l’entreprise via la méthode du rapport d’étonnement, une approche qui permet de détecter les impressions positives et négatives d’un nouvel entrant. Des points importants pour les nouveaux collaborateurs que les managers n’avaient pas décelés peuvent ainsi être corrigés au fur et à mesure et ainsi participer à l’amélioration de la politique RH versus la marque employeur.

24H Camions

Les cinq entreprises du groupe de travail avaient participé en septembre 2018 au village recrutement organisé aux abords du circuit des 24H Camions. Cette année, quatre d’entre elles – Tremblaye, Sotrapid, Transports Duval et Négo Transports – réitéreront l’expérience en tenant compte des éléments qui avaient fonctionné l’année précédente. « Notre présence avait été préparée collectivement, souligne Maud Choleau. Des entreprises étaient plus avancées en termes de communication par exemple. Cela a permis à certaines d’avancer sur leur stratégie de communication et de s’outiller par exemple avec des goodies pour attirer sur les stands et laisser une trace. »

L’objectif de la première année était de se faire connaître, de recruter et de créer de l’attractivité sur les notions de métier et d’entreprise. Si elles cherchent toujours à recruter cette année, les sociétés visent à communiquer en externe pour que les gens viennent sur le village emploi formation, mais aussi en interne pour créer un moment de cohésion. Elles préfèrent se centrer sur l’amélioration de l’image d’entreprise et se faire connaître, au Mans mais aussi partout en France. « Ils se sont rendu compte que l’événement avait créé une effervescence l’année précédente, qu’il fallait s’en servir comme événement fédérateur dans l’entreprise mais aussi dans le monde du transport en général », ajoute Maud Choleau.

Les entreprises sarthoises ont souhaité créer cette année une animation dans le village emploi formation. Le samedi 28 septembre (16 heures) et le dimanche 29 septembre (10 heures) seront organisées des tables rondes pour répondre à des questions sur le transport sur trois thèmes : conducteur, un métier pluriel ; les besoins RH des entreprises en termes de compétences clés ; les possibilités de formation. Des conducteurs aux profils divers viendront témoigner de leur expérience du métier. D’anciens agriculteurs ou militaires parleront de leur parcours de reconversion, des collaborateurs évoqueront leur évolution interne, des jeunes expliqueront leur choix d’orientation et leur formation.

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