Membre de TII Group depuis 1988, Scheuerle Fahrzeugfabrik est restée une entreprise familiale, qui a mis au point plusieurs solutions de transport innovantes, dont l’essieu pendulaire hydraulique (qui facilite le montage de groupes d’essieux avec des charges utiles accrues), base du transport lourd moderne.
C’est aussi le cas de la direction multidirectionnelle hydraulique (puis électronique), précurseur du SPMT (plateforme automotrice modulaire) dont il revendique le leadership mondial avec près de 20 000 lignes d’essieux. Créée en 1869 par le maître forgeron Christian Friedrich Scheuerle à Pfedelbach (Bade-Wurtemberg), l’entreprise y a toujours son siège. Acquise en 1988 par Otto Rettenmaier, elle a été rejointe dans TII par le français Nicolas en 1995, puis par Kamag Transporttechnik en 2004, qui fête pour sa part ses 50 ans.
Basée à Ulm, la Karlsdorfer Maschinenbau Gesellschaft (Kamag) était à l’origine orientée vers la réalisation de solutions de transport routières spéciales pour charges lourdes dépassant les capacités des remorques standard Kögel. Revendue par le groupe éponyme auquel elle a appartenu, Kamag propose des véhicules spéciaux flexibles et des solutions de transport électriques et automatisées, dont le transporteur de caisses mobiles Wiesel au poste de conduite récemment renouvelé. Elle offre notamment une gamme complète de produits pour les opérations logistiques internes de l’industrie lourde – particulièrement aciéries – et de l’énergie, ainsi que pour la construction et le génie civil.
Le groupe TII a récemment procédé à plusieurs adaptations stratégiques : refonte des gammes de produits, nouvelle marque (TIIger, implantée en Inde) pour marchés émergents, nouvelle équipe de direction chez Scheuerle. Nicolas Industrie, en grande difficulté avec près de 20 M€ de pertes accumulées depuis 2014, a mis en place un plan de restructuration supprimant 72 emplois sur 113. Sa production est transférée vers l’Allemagne et l’Inde, le site historique de Champs-sur-Yonne ne conservant que des activités commerciales et de SAV. Selon La Tribune, l’entreprise a été entre autres victime du blocage par l’Allemagne des exportations de matériels militaires vers l’Arabie saoudite après avoir décroché en sous-traitance de Rheinmetall un marché de 120 porteurs de chars destinés à l’armée saoudienne, matériels qu’elle n’a pu livrer.