’heure n’est plus au dialogue constructif mais à l’affrontement entre le gouvernement et le TRM, à en croire la colère des fédérations qu’a déchaînée l’annonce du rabotage de la ristourne sur la TICPE. La ligne rouge a été franchie et la guerre déclarée, ou presque. La blessure et la colère des organisations patronales sont profondes et cette annonce ressemble à un coup de poignard dans le dos. « Mépris », « déni de démocratie », les mots sont forts, à la hauteur de la déception. Que se passe-t-il ?
Le gouvernement a choisi d’afficher un volontarisme écologique après que le résultat des élections européennes a remis l’urgence climatique sur le devant de la scène.
Ce n’est donc rien que de très logique de le voir en l’espace de quelques jours présenter un projet de loi énergie-climat avec des objectifs carbone plus ambitieux et qui, sans surprise, vont aussi toucher le transport, et annoncer une écotaxe sur les billets d’avion en même temps que la mesure sur la TICPE. Il fallait donner un signal (fort ?) aux âmes écologistes… Donc, on taxe les modes de transport réputés (pas forcément à raison) pour être les plus polluants. Si le choix politique peut être légitime, cette série d’annonces pose un problème de double langage. D’une part, le groupe de travail Eco-Transport, la cotisation à la charge des donneurs d’ordre en fonction du mode de transport choisi, vient tout juste d’être créé pour plancher sur une introduction de la mesure dans la loi de finances de 2020. D’autre part, les fédérations n’ont eu de cesse de rappeler que l’augmentation de 4 centimes par litre de la TICPE, entérinée en 2015, en remplacement de l’écotaxe avait été consentie comme « solde de tout compte ».
Il faut croire que la pression des ONG et des associations – qui réclamaient encore début juin de taxer le transport routier –, mais aussi de l’Europe et de la société civile, qui ont condamné l’inaction de la France, ont eu raison de l’engagement pris par le gouvernement face aux PME du TRM.