L’activité du groupe est porteuse, avec un chiffre d’affaires – réalisé pour 40 % à l’export – en augmentation de 5 M€ par rapport à 2017, et une production de 7 400 carrosseries sous température dirigée, dont 4 400 porteurs PL et 3 000 utilitaires. Ces résultats confortent Lamberet comme premier carrossier frigorifique français, avec des volumes de prises de commande en hausse de 8 % l’an passé.
L’Hexagone a enregistré une forte progression de la marque en volumes et en parts de marché dans tous les segments de véhicules. Le carrossier bressan a ainsi atteint 36 % de part de marché dans celui des utilitaires frigorifiques, 30 % en porteurs PL – où il est leader depuis 2017 – et 31 % en semis (hors loueurs captifs dans les trois segments), où il progresse de 15 % en 2018.
La marque est particulièrement satisfaite de ses performances en semis, marché sur lequel les ventes ont progressé de 15 % en 2018, signant une neuvième année de croissance supérieure au marché. À l’international (où Lamberet dispose d’un réseau de distributeurs agréés dans 40 pays et de filiales en Espagne et en Allemagne), en Europe (9 % de part de marché), la forte baisse du marché espagnol enregistrée depuis 2016 a été compensée par la hausse des parts de marché en Allemagne et en Italie. Le groupe, resté à l’écart du marché britannique depuis 2009, échappe ainsi aux conséquences négatives du Brexit.
Outre-Rhin, la marque Kerstner est leader du segment des fourgons frigorifiques et Lamberet se positionne comme premier carrossier frigorifique importé, alors qu’il consolide sa place de numéro un sur le marché global des véhicules sous température dirigée en Italie.
La marque nourrit beaucoup d’espoirs en Chine, où elle devrait tirer parti de son partenariat commercial et industriel avec Renault-Brilliance et de l’implantation d’un site de production de carrosseries proche de Shanghai. « Lamberet a privilégié la rentabilité au volume, et la solidité de nos résultats ces dernières années nous donne les moyens de mener à bien un plan d’investissements ambitieux, indique Éric Méjean, directeur général de Lamberet SAS. Depuis 2009, la quasi-totalité de nos développements, investissements et accroissements de BFR ont été effectués sur fonds propres, et près de 10 M€ seront à nouveau investis en 2019 dans nos différents projets. »
Après l’ouverture en 2016 d’une usine de 21 000 m2 couverts à Saint-Eusèbe pour les utilitaires, 2019 verra en effet le démarrage d’un projet industriel d’envergure sur le site de Saint-Cyr-sur-Menthon. La marque y a acquis un terrain de 40 000 m2 contigu à l’usine historique qui permettra d’engager la construction de plusieurs nouveaux ateliers et la réalisation de 10 000 m2 supplémentaires de parkings. Deux unités de production consacrées à la fabrication et au traitement/peinture des châssis de porteurs et semis et à l’assemblage de carrosseries pour porteurs 12 à 26 tonnes seront ainsi installées, libérant les lignes actuelles pour la production exclusive de semis frigo. Cet accroissement de capacités permettra à Lamberet d’atteindre une pénétration européenne globale supérieure à 10 % et de conforter son leadership hexagonal sur les trois segments utilitaires, porteurs et semi-remorques frigorifiques, sur chacun desquels il ambitionne d’être leader. Opérationnelles dès 2021, les nouvelles installations devraient créer 250 emplois directs, portant le nombre de collaborateurs du site à plus d’un millier.
L’entreprise mettra en œuvre dans ses nouveaux ateliers des technologies inédites développées en interne par son centre R&D, améliorant les performances de ses châssis et dont elle attend également des gains de productivité industrielle. Entre autres soucieuse de son empreinte carbone, elle poursuivra sa stratégie d’intégration de la fabrication de composants. « Depuis 2009, nous avons réintégré le plus possible de productions en nous dotant de nouvelles machines, pour être plus efficaces que la sous-traitance, précise Éric Méjean. Nous avons mis en place, par exemple, une unité de découpe laser qui permet de réaliser en interne et en flux des activités de tôlerie de haute technicité avec un impact sensible sur nos prix de revient, tout en améliorant les délais d’approvisionnement des ateliers. Aujourd’hui, notre projet industriel vise à accroître la capacité de production de véhicules techniques. C’est ce qui motive ce développement foncier et immobilier. Il n’était pas envisageable d’adapter les bâtiments actuels au nouveau flux compte tenu des besoins en machines de découpe laser, pliage et robots. Les futurs bâtiments et les ateliers réintégrés feront progresser notre process et notre productivité, et les espaces libérés renforceront l’efficience des lignes actuelles. Nous serons alors armés pour offrir les volumes et les délais. Ce seront nos deux prochains challenges pour survivre dans cette industrie. »