Alors que le personnel représente le poste de coût le plus important pour les entreprises de transport, certaines solutions peuvent alléger la facture. Par exemple, la maîtrise de la gestion des temps et des activités (GTA) optimise le coût horaire de 4 à 7 euros en moyenne. « On se rend compte qu’environ 90 % des transporteurs subissent leur gestion sociale, note Farid Es Sabri, consultant chez STS et animateur de la table ronde. En fin de mois, l’entreprise constate que lorsqu’un chauffeur est à 213 heures, un autre enregistre des heures payées non travaillées… et il faut attendre la clôture de la paie pour connaître son taux de charge. » L’objectif est de piloter en amont les indicateurs prévisionnels, selon les nouvelles informations et les nouvelles réglementations, pour maîtriser le taux de charge. Par exemple, le taux de charge de fin d’année pour une prime exceptionnelle de 1 000 euros versée à tous les salariés peut parfois varier de 80 à 100 %. Le montant de la réduction Fillon est ainsi moins important.
L’enjeu est de récupérer la donnée légale le plus fréquemment possible afin de piloter les heures réalisées et d’intervenir si besoin pour éviter de subir des volumes d’heures supplémentaires ou non faites en fin de mois. L’installation d’un boîtier DLD connecté au tachygraphe résout cette problématique puisqu’il permet la récupération à distance et en continu des données légales conducteurs et véhicules. Et une mauvaise gestion peut entraîner des effets en cascade : une heure supplémentaire à 50 % non prévue va générer un coût supplémentaire en congé payé, un repos compensateur, une augmentation du taux de charge globale… « C’est bien sûr un objectif qui se mène avec l’exploitant car il faut piloter les déplacements et voir s’ils sont cohérents par rapport à l’activité », précise Farid Es Sabri.
La composition des temps fait aussi partie des leviers d’optimisation de la GTA. La rémunération des conducteurs se compose de la rémunération des différents temps, tout d’abord ceux de service : conduite, travail, attente, double équipage. D’autres temps s’y ajoutent, comme les visites médicales, la formation, les heures fériées chômées… La valorisation de chacun de ces temps et la manière dont ces derniers sont paramétrés en GTA impactent la masse salariale. Depuis l’ordonnance Macron, ces heures d’amplitude sont négociées au sein de l’entreprise, afin de ne plus les appliquer. « En appliquant toutes les bonnes mesures à chacun de ces temps, on réalise des économies significatives pour un même volume d’heures travaillées », souligne Farid Es Sabri.