Toutes les parties prenantes de la qualité de vie au travail et de la sécurité des entreprises se sont réunies au salon Préventica : experts, chercheurs, start-up, créateurs de solutions techniques, grandes entreprises, services de l’État ou encore organismes de formation. Ce sont 270 conférences, 500 exposants et 750 experts qui incitent à transformer la prévention des risques en levier de performance pour l’entreprise. Touché par une sinistralité importante, un taux de cotisation AT/MP élevé mais aussi des coûts directs et indirects engendrés par les maladies et accidents conséquents, le secteur du transport et de la logistique était particulièrement représenté au cours des trois journées. Pour accompagner les entreprises dans des plans de prévention efficaces, des conférences se sont tenues sur la prévention des chutes de hauteur, des accidents de chariot élévateur ou encore des risques routiers.
Parmi les différents risques professionnels auxquels sont exposés les salariés, les chutes de hauteur, les accidents de chariot élévateur et les TMS (troubles musculo-squelettiques) ont été abordés. Le risque routier a d’ailleurs fait l’objet de plusieurs ateliers. Pour Alain Wucher, président de GP2R (Groupement des préventeurs du risque routier), prendre ce risque en compte est pour une entreprise un gisement de productivité. Pourtant, il reste peu considéré par les entreprises. « Le risque routier, première cause de décès au travail, devrait être intégré dans le document unique d’évaluation des risques professionnels lancé en 2015, indique Alain Wucher. Mais on en est loin, 61 % des entreprises ont mis en place ce document et seulement 17 % d’entre elles y ont inclus le risque routier. » Conséquences humaines, juridiques, organisationnelles, lorsque surviennent les accidents, les effets sur l’entreprise s’avèrent multiples, à commencer par les conséquences humaines. Elles sont aussi financières, entre le coût de la franchise pour les dommages matériels, l’augmentation de la prime d’assurance ou les diverses conséquences indirectes, comme le remplacement de la personne qui a subi l’accident ou les retards de livraison. L’entreprise peut parfois participer à la prise de risque, notamment dans le cas d’une pratique du travail au mérite. « Le salarié ira vite pour gagner plus ou pour être autorisé à rentrer plus tôt chez lui par exemple, indique Alain Wucher. Le risque routier ne repose pas que sur la formation. Il doit être pris en compte par toute l’entreprise et engager la direction pour que le projet soit efficace. »
Pour le président de GP2R, le meilleur moyen pour que les dirigeants prennent conscience de l’importance du risque routier reste le chiffrage les coûts résultant de la non-sécurité ainsi que tous les dysfonctionnements liés au risque routier, directs ou indirects. Il faut suivre la démarche en calculant les coûts d’obtention de la sécurité. « Un diagnostic, très large, doit être réalisé pour discerner tous les points vertueux et ceux qui ne le sont pas au sein de l’entreprise afin d’élaborer un plan d’action », indique Alain Wucher.