La hausse des volumes s’est accélérée en 2017, confirmant la reprise de l’activité économique depuis la crise amorcée en 2007. Quelque 359 milliards de t-km de marchandises ont ainsi été transportées sur le territoire français métropolitain cette année-là, contre 338,5 milliards de t-km en 2016. Le transport terrestre en particulier a nettement rebondi avec + 6 % après trois années consécutives de stabilisation, principalement tiré à la hausse par le transport routier (+ 6,5 %). Le transport intérieur de marchandises reste largement dominé par le transport routier. En 2017, la part modale de la route représente 88,5 % du transport terrestre (88 % en 2016) et progresse au détriment des transports ferroviaire (9,6 % contre 9,9 % en 2016) et fluvial (1,9 % contre 2,1 %). Dans les ports français, les volumes de marchandises traités ont progressé de 5,9 %. Côté dépenses, l’ensemble des transports (hors poste et courrier) a représenté une dépense totale de 402 Md€, soit 17,5 % du produit intérieur brut (PIB). La route a représenté 72,1 % de la dépense, le transport ferroviaire 7,2 %.
Le transport intérieur routier a crû régulièrement entre 1995 et 2007, avant de connaître une forte baisse en 2008 et 2009. Stable entre 2010 et 2015, il croît depuis 2016. Ainsi, en 2017, avec 307,7 milliards de t-km, le transport intérieur routier de marchandises a augmenté de 6,5 % par rapport à 2016. En revanche, le déclin de la part du pavillon français a continué, passant de 71 % du transport de marchandises en 2002 à 67 % en 2007 et 61 % en 2017. Le transport international réalisé par des véhicules immatriculés en France a ainsi été divisé par près de trois depuis 2002. Même décrue concernant le transport national pour compte d’autrui par des véhicules de plus de 3,5 tonnes qui a baissé en moyenne de 3 % par an entre 2007 et 2017. Le transport ferroviaire de marchandises a augmenté de 2,7 %, après avoir diminué de 4,9 % en 2016. Il a fortement décliné depuis la fin des années 90 jusqu’en 2010 (– 45 %), avant de rebondir en 2011 (+ 14 %) et de se stabiliser ensuite autour de 33 milliards de tonnes-kilomètres. Avec 6,7 milliards de t-km en 2017, le transport fluvial de marchandises a représenté 1,9 % du transport intérieur terrestre de marchandises. Il a reculé dans tous les bassins depuis 2014, suivant ainsi la baisse de la demande de transport de combustibles minéraux et de matériaux de construction. Favorisée par les marchandises conteneurisées et en rouliers, l’activité portuaire est en revanche repartie à la hausse (+ 5,9 %). Bien qu’en progression constante depuis 2002, le fret aérien est resté très faible avec 2,4 millions de tonnes de marchandises (hors poste et courrier) traitées dans les aéroports français. Il concerne essentiellement le transport international de marchandises (93 % du total du fret aérien).
Les infrastructures de transport routier n’ont cessé de croître entre 1997 et 2017. La longueur des routes est ainsi passée de 969400 kilomètres à 1091100 kilomètres en France métropolitaine (1104127 kilomètres France entière), soit une progression de 12,6 % en 20 ans. En revanche, la longueur totale des lignes ferroviaires exploitées a diminué de 11,6 % au total entre 1997 et 2017. Depuis 2007, la circulation des trains de marchandises a baissé de près de 33 %. Le parc roulant moyen s’est par ailleurs accru de 2,4 millions de véhicules depuis 2007 (+ 6,6 %), avec une très nette augmentation des véhicules utilitaires légers (+ 8,3 %). Entre 2007 et 2017, le parc de poids lourds a diminué de 3,5 %. Entre 2007 et 2017, le parc de matériel ferroviaire s’est accru en moyenne de 2,4 % par an, alors que dans le même temps le parc de wagons de marchandises a diminué de 1,6 % par an en moyenne.
La production de transport de marchandises et de voyageurs par des entreprises réalisant un service de transport, pour elles-mêmes ou pour autrui, a atteint 210,3 Md€ en 2017 et a progressé de 4,3 % en volume entre 2016 et 2017. Avec 217 Md€ de production en 2016, les entreprises de transport réalisent 7,6 % de la production de l’ensemble des entreprises françaises (hors agriculture). L’excédent brut d’exploitation représente 8,4 % de leur production. À lui seul, le transport de marchandises, qui a augmenté de 7,3 % en volume et de 10,2 % en valeur, rassemblait en 2017 31 % des entreprises du secteur, employait 27 % des salariés et réalisait 22 % de la valeur ajoutée du secteur. Le Datalab s’est penché pour cette édition sur les données salariales. Fin 2017, le secteur des transports (marchandises et voyageurs) et de l’entreposage employait 1,4 million de salariés et 100000 intérimaires. L’emploi salarié du secteur a ainsi retrouvé son niveau d’avant crise de 2008. Avec 380000 salariés, le transport routier de marchandises (+ 1,4 % en moyenne annuelle depuis 2012) demeurait le principal pourvoyeur d’emploi. Les créations d’emploi s’avéraient particulièrement dynamiques dans les activités d’entreposage et de manutention, avec une hausse de 2,7 % en moyenne annuelle depuis 2012. En revanche, les activités de poste et de courrier ainsi que le transport ferroviaire ont perdu continuellement des emplois depuis plus de 15 ans. Fin 2015, les salariés des transports et de l’entreposage sont en moyenne âgés de 43,3 ans, soit 2 ans et demi au-dessus de la moyenne d’âge de l’ensemble des salariés du secteur privé.
Pour leur traction, les transports ont représenté 31 % de l’énergie consommée par l’utilisateur final en France en 2017. Les transports sont responsables de 30 % des émissions de gaz à effet de serre (GES), contre 26 % en 2008, et de 38 % des émissions de CO2. Entre 2004 et 2014, les émissions du transport routier avaient diminué en raison du ralentissement de la croissance de la circulation routière et de la baisse des émissions conventionnelles des nouveaux véhicules. Les véhicules lourds représentaient 23 % des émissions de GES dues à la route alors qu’ils constituaient le vingtième de la circulation.