Selon la dernière enquête du CNR sur la longue distance, on remarque une hausse de tous les postes de coûts, à la seule exception des pneumatiques. La hausse du carburant est un phénomène depuis 2018 (par rapport à l’année précédente) et on ne sait que trop bien que l’actualité géopolitique est à l’origine des dernières augmentations du prix à la pompe. Mais cet élément mérite vraiment d’être remis dans le contexte de l’exploitation d’une PME de transport. En effet, il ne faut pas négliger la baisse des kilomètres parcourus avec un périmètre qui va rarement au-delà du national. De plus, les camions Euro VI qui composent la majorité du parc pour les PME de plus de 50 salariés et les Euro V pour les autres, sont autrement plus économes par rapport aux véhicules précédents. Ce qui n’enlève rien à la sensibilité des entreprises aux hausses du prix du carburant mais qui permet peut-être de nuancer l’impact escompté d’autant plus que d’autres motorisations apparaissent voire se développent dans les flottes de TRM qui ne sont pas dépendantes des cours du pétrole. Reste à savoir jusqu’où le gouvernement a l’intention d’aller dans la chasse aux niches fiscales. Les entreprises du BTP venant d’essuyer la fin du régime préférentiel pour le GNR (gazole non routier).
L’autre hausse, pour le moins étonnante, est celle des coûts d’entretien-réparation. S’il est vrai, comme le souligne le CNR, que les camions Euro VI sont plus onéreux à l’achat et au garage, il n’en reste pas moins qu’on ne peut pas ignorer toute la communication et les solutions – y compris de la part des constructeurs – visant à réduire, au sein du fameux TCO, les coûts d’entretien (sans parler du manque à gagner lié à l’immobilisation des véhicules). Quid de la maintenance prédictive ? N’est-elle pas là justement pour éviter ces déconvenues ou au moins pour les limiter ? Certes, la taille des entreprises et leur force de frappe joue un rôle sur l’optimisation des coûts mais il est étonnant de constater que seulement 9 % des entreprises interrogées par le CNR ont souscrit un contrat de maintenance-réparation et qu’à peine 6 % d’entre elles ont été séduites par le full service. Il y aurait peut-être matière à réflexion alors que le service est l’un des nouveaux chevaux de bataille des constructeurs et fournisseurs des entreprises de transport.