On a l’habitude de regarder les usagers de la route non motorisés comme des usagers « fragiles », potentiellement victimes des infractions au Code de la route commises par les automobilistes ou liées au manque de visibilité des véhicules lourds sur leur côté droit. Mais ça, c’était avant. Avant la déferlante urbaine de trottinettes électriques. Non immatriculées, non soumises à une quelconque contrainte de vitesse, ou à un permis et, plus généralement, hors périmètre du Code de la route, elles deviennent un vrai fléau. Je sais que cette formule peut déplaire, d’autant plus qu’il s’agit d’une mobilité propre et « douce » mais, justement, elle ne l’est pas tant que cela. Très souvent, les utilisateurs de trottinette roulent en se prenant pour les rois de la chaussée en dépit de toute règle. Les feux et les priorités ne les concernent pas. D’où un nouvel enjeu de sécurité routière en ville que les statistiques ignoraient jusqu’à récemment. Et les cyclistes, comme les piétons, qui prennent très souvent des libertés avec le Code de la route, ne sont hélas pas exempts de reproches ! Le syndicat national du béton prêt à l’emploi a pris les devants en organisant une campagne de sensibilisation des autres usagers de la route. Alors oui, les maires peuvent disposer de nouveaux aménagements pour les protéger, les constructeurs de camions doivent, selon les normes européennes et des projets de textes nationaux, améliorer la sécurité des véhicules pour répondre à la problématique de l’angle mort. Mais il faut surtout que le Code de la route évolue rapidement pour assainir certains comportements qui n’ont de doux que le nom !
Éditorial