Au fur et à mesure que les dates butoirs de la série « Brexit » se rapprochent, l’inquiétude est de plus en plus palpable dans certains pays. C’est le cas de l’Espagne où l’association de transporteurs Fenadismer a interrogé le ministère des Transports ibérique et interpellé le Parlement à plusieurs reprises. « Il y a environ deux mois, le Parlement espagnol a examiné la possibilité d’un accord de réciprocité entre le Royaume-Uni et la zone du marché commun. Mais rien n’est ressorti des discussions au sein du Parlement », confie Juan Panizo, président de Fenadismer. Récemment, les transporteurs espagnols se sont à nouveau tournés vers le ministère des Transports ibérique pour soulever la question de la documentation douanière que les chauffeurs devront présenter à la frontière. « Nous n’avons eu aucun retour pour le moment, la situation est extrêmement compliquée, nous ne savons pas quels papiers nous devrons remplir et quelles autorisations nous devrons obtenir », ajoute Juan Panizo. La situation est d’autant plus inquiétante pour les Espagnols, que 90 % des échanges commerciaux espagnols ont lieu dans le cadre de l’Union européenne. « Le marché britannique est notre troisième partenaire, il est donc très important pour l’économie espagnole », analyse Juan Panizo. Contrairement à certaines entreprises des autres pays de l’UE, les transporteurs espagnols n’ont pas encore demandé d’aides pour compenser les pertes avec le Brexit. Pourtant, l’institut espagnol du commerce extérieur (ICEX) a proposé le dispositif « contrôle du Brexit », un programme qui prévoit des dégrèvements afin d’aider les entreprises d’exportations pouvant subir les contrecoups du Brexit. « Les répercussions seront importantes au niveau des coûts et donc au niveau du système dans son ensemble. Le coût horaire de chaque camion à la frontière lorsqu’il s’arrête pour des contrôles est de 35 €. Si un camion s’arrête dix heures à cause des nouvelles formalités, cela veut dire 350 €, la situation risque de devenir insoutenable pour les entreprises », ajoute Juan Panizo. Sur la question des simulations, les Espagnols, comme les Grecs, ont adopté la politique de l’autruche. « Seuls les Français et les Britanniques ont fait des simulations. Pour y voir plus clair, nous préférons attendre les réponses du ministère des Transports espagnol sur la question des autorisations douanières », conclut Juan Panizo.
Événement
Un flou artistique et agaçant
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