Petit message d’espoir si cela peut aider à éclairer l’horizon brumeux dans lequel baigne l’Union européenne, empêtrée dans un presque-Brexit qui s’éternise et des élections européennes qui approchent. Le vote du Parlement européen sur le paquet Mobilité, plutôt favorable à des mesures assurant une meilleure protection des salariés, est tombé il y a quelques jours. On aurait pu s’attendre à un attentisme de la part des institutions sur les sujets sensibles des mesures sociales et anti-dumping du transport routier. Mais c’est un vote très intéressant que l’assemblée a émis. D’autant plus intéressant qu’il est le miroir d’un glissement de position de certains pays de l’Est vers le bloc de l’Alliance du routier. Les positions sont donc mouvantes au sein de l’UE, à la recherche incessante d’un équilibre pas facile à trouver. Quel délai supplémentaire accorder au Royaume-Uni ? Quel investissement dans les grands projets d’infrastructures alors que les pays concernés changent d’avis comme de chemise (voir l’exemple du Lyon-Turin) ? Quelle politique européenne vraiment favorable à la transition énergétique dans le transport ? Les exemples seraient très nombreux des cas où l’Europe se débat et, malgré tout, tranche aussi de manière positive. Des signaux à ne pas effacer ni oublier alors que le dernier sondage Eurobaromètre prend le pouls des pays « chauds », « froids » ou « tièdes » vis-à-vis de la construction européenne. Et devinez qui a glissé dans le camp des tièdes ? La France ! Les travaux universitaires cités par Bruno Cautrès, chercheur du CNRS au Cevipof (Centre de recherches politiques de Sciences Po) et enseignant à Sciences Po dans les colonnes du Monde établissent un parallèle entre le vécu national et européen. En d’autres termes, les personnes les plus sensibles à la politique nationale de protection sociale sont plus favorables à l’intégration européenne. Le débat qui secoue la France depuis des mois aurait donc eu raison du capital sympathie de l’Union européenne. De quoi alimenter une lecture partielle et partiale de ses apports.
Éditorial