Plus de 2 250 exposants sont attendus à Munich début juin (au moins 100 sociétés supplémentaires par rapport à la précédente édition de 2017), provenant de 62 pays, et plus de 60 000 visiteurs. Un tiers des exposants représentent le transport routier. Transporteurs et commissionnaires sont réunis dans un même hall (le 6) et 25 stands collectifs nationaux sont prévus dont, pour la première fois, ceux de la Roumanie, de la Lituanie, de la Pologne et du Sri Lanka. La présence étrangère est la principale source de développement du salon. Quant à la France, elle disposera dans un stand collectif agrandi de 450 m2 supplémentaires, dans le hall B3. Elle est le quatrième pays le plus représenté. Geodis, Fret SNCF, sa filiale de location de wagons, Ermewa ou encore le carrossier Magyar font partie des exposants issus de l’Hexagone. Au total, ce sont 10 halls répartis sur 125 000 m2 d’exposition et consacrés au secteur dans toutes ses composantes : routier, maritime, aérien, ferroviaire et bien-sûr l’IT. On retrouvera quelques grands noms du transport tels que DHL qui fait son retour sur le salon avec ses solutions numériques et de greenlogistics, Transporeon, Panalpina, DP World, DB Schenker ou encore Kuehne + Nagel et le port de Marseille. Côté constructeurs, on retrouve Daimler et Scania, et côté carrossiers Krone et Schmitz Cargobull, entre autres. Cette année, des start-up font leur apparition au parc des expos de Munich. Un forum Start.hub Logistics ! leur est consacré.
Ce sont 43 % des 2 680 participants à l’édition 2017 qui estiment que l’évolution économique mondiale est plutôt positive, selon une enquête menée pour le compte des organisateurs du salon, en février dernier. Dans la même étude, 33 % des interrogés ont déclaré que leur société avait une stratégie numérique globale et 35 % d’entre eux ont affirmé travailler avec des start-up. Les sondés se sont également prononcés sur le Brexit, dont il sera question dans le programme des conférences, en affirmant très minoritairement être inquiets.
Parmi les sujets d’inquiétude, en revanche, on retrouve celui de la pénurie de conducteurs, qui est très présent en Allemagne. « Un gros problème », selon les termes du directeur du Salon, Robert Schönberger, venu faire un tour à la dernière SITL de Paris pour y présenter son événement. L’automatisation est un autre sujet sensible auquel les transporteurs allemands pourraient être plus ouverts, justement à cause de la pénurie, selon ses dires. « L’image du secteur est vraiment un problème de base pour le transport et la logistique », rappelle-t-il en précisant que plusieurs pays sont touchés. « Dans ce secteur, il n’y a pas que des conducteurs mais aussi des spécialistes de l’IT, des ingénieurs, du personnel multilingue, des postes à forte valeur ajoutée », ajoute Robert Schönberger. En effet, 45 % des entreprises sondées ont évoqué le manque de personnel qualifié en tête des défis qui les attendent. Par ailleurs, les adhérents de la principale fédération allemande de transporteurs, la BVL, viennent de lancer une campagne pour redorer l’image du transport. Elle sera présentée à l’occasion du salon.
Le salon de Munich, organisé tous les deux ans, couvre six grandes thématiques : les services, le transport de marchandises et la logistique ; IT, télématique, commerce en ligne et télécommunications ; intralogistique, système de gestion des entrepôts, identification automatique et emballages ; équipement pour le transport de marchandises. Le tout appliqué aux transports terrestres, maritime et aérien. Au menu des conférences, il sera question d’intelligence artificielle dans le domaine de la logistique, de numérisation dans le transport de conteneurs et de ses impacts sur le transport dans l’hinterland portuaire ainsi que de défis de la logistique urbaine liés à la numérisation, à la durabilité et à la rentabilité économique. À noter que 22 % des entreprises sondées par Transport Logistic compte investir dans la télématique et dans les véhicules autonomes. Elles sont aussi 22 % à vouloir investir dans les motorisations alternatives et dans l’électromobilité. Enfin, des conférences aborderont des sujets aussi divers que les concepts pour lutter contre l’effondrement des villes, les opportunités qu’ouvre la nouvelle route de la soie pour la logistique, le futur de la chaîne logistique alimentaire, la logistique du pharma, le transport de matières dangereuses avec un document de transport numérique, les solutions pratiques et rentables pour le transport combiné à travers le Brenner ou encore la féminisation de la profession de conducteur routier.
S.L.G.