Dans le collimateur des commissionnaires digitaux

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Un tiers des chargeurs utilisent des plateformes collaboratives et commissionnaires digitaux pour gérer et piloter leurs transports dont routiers. Dans ce mode, elles interviennent principalement dans les lots complets et partiels en spot selon une étude menée par l’AUTF et le consultant Bp2r.

Présentées le 26 mars à la SITL, les conclusions de l’enquête réalisée par l’AUTF et Bp2r* révèlent que 32 % des chargeurs interrogés utilisent ou testent actuellement des plateformes collaboratives et commissionnaires digitaux pour gérer et piloter leurs transports. Soulignant une marge de progression importante, ce taux varie selon le budget transport des entreprises. Celles dont la dépense est supérieure à 100 M€ les utilisent ainsi à hauteur de 40 % contre 18 % lorsqu’elle est inférieure à 10 M€. Pour le tiers de chargeurs clients de plateformes digitales et collaboratives, « la cible est très clairement les flux d’affrètement spot, constate Christian Rose, directeur des relations adhérents et institutionnelles à l’AUTF. Les plateformes digitales et collaboratives procurent une opportunité nouvelle pour les chargeurs et leurs prestataires de digitaliser leurs activités de transport et, malgré leur grand nombre [plus de 200 recensées en Europe, Ndlr], elles n’ont pas provoqué un raz-de-marée dans l’achat et l’organisation actuels des flux ».

Lots complets et partiels

Dans le transport routier, plus précisément, les flux non planifiés confiés aux commissionnaires digitaux concernent principalement des lots complets et partiels : 71 % des chargeurs qui les utilisent leur remettent de 1 à 10 % de leurs lots complets et partiels, et 16 % plus de 10 %. Les commissionnaires digitaux sont moins sollicités pour les envois en groupage et messagerie en revanche. Seuls 24 % des chargeurs leur confient 1 à 10 % de ces flux et 10 % plus de 10 %. A contrario, ils n’interviennent pratiquement pas sur le segment des colis. Le sondage montre en effet que seuls 10 % des chargeurs qui travaillent avec des commissionnaires digitaux leur remettent entre 1 à 10 % de leurs colis à transporter.

Recherche d’agilité et de capacités

Pour le tiers des chargeurs clients de plateformes digitales et collaboratives au sens large, la « recherche d’agilité et de capacités » est la première raison évoquée. Suivent, selon Yvan Keller, de Bp2r, la possibilité « de bénéficier d’un meilleur suivi des expéditions, digitaliser des opérations d’exécution transport en collaboration avec les transporteurs » et « d’organiser des appels d’offres électroniques ». Profiter de prix attractifs n’arrive qu’en sixième position devant la dématérialisation des documents de transport et la traçabilité au moyen notamment d’heures d’arrivée estimées (ETA). À l’inverse, les deux tiers des chargeurs qui ne sont pas clients de plateformes digitales et collaboratives expliquent « être satisfaits de leurs services et prestataires actuels » ou « s’interrogent sur leurs valeurs ajoutées ». Plus simplement, ils reconnaissent ne pas avoir été démarchés ou n’être pas intéressés. La protection des données ne semble pas être un frein ni l’interopérabilité avec les systèmes d’information en place considérée comme « native ». L’étude soulève enfin le développement des solutions digitales des commissionnaires « traditionnels » face aux pure players qui ont investi ce métier à l’image des plateformes Saloodo !, de DHL ; uShip, de DB Schenker ; Freightex, d’UPS ; ou le service de commission de transport routier en ligne XPO Connect, lancée le 6 mars 2019 en Europe par XPO Logistics.

* Auprès de 167 industriels et distributeurs localisés en France consolidant des achats transport pour plus de 7 milliards d’euros.

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