La pénurie a du bon

Elle sévit à tous les étages et affecte la quasi-totalité des secteurs économiques consommateurs de main-d’œuvre qualifiée mais également non qualifiée. Elle affecte de son empreinte grandissante l’ensemble des pays de l’Union européenne, et même au-delà, dans les pays de l’OCDE. Elle, c’est la pénurie de main-d’œuvre. Pas un seul pays sur le Vieux Continent qui n’échappe à ce caillou dans la chaussure de nos sociétés post-industrielles qui traînent pourtant, à quelques exceptions près, le boulet du chômage. La France n’échappe pas à ce phénomène qui ne lasse pas d’inquiéter en haut lieu, et aussi dans le monde de l’entreprise. Dans le bâtiment, la restauration, la distribution, et dans des secteurs comme l’ingénierie ou les technologies de l’information, c’est partout le même leitmotiv. Une situation duale qui illustre, au travers de ce paradoxe entre chômage élevé et pénurie de main-d’œuvre, une inadéquation grandeur nature des compétences aux besoins du marché de l’emploi. À l’heure de la disruption tous azimuts au travers de l’explosion des nouvelles technologies, c’est le vieux modèle de la gestion des emplois et celui de la formation qui sont remis en question. Le secteur du TRM, à sa manière, l’a bien compris. Les dizaines de milliers de collaborateurs qui font défaut au pilotage des camions, à la manipulation des colis et des palettes sur les quais, à la gestion des flux en salle d’exploitation ou à la préparation de commandes dans les entrepôts logistiques, il va falloir aller les « chercher avec les dents », pour reprendre la formule d’un ancien président de la République. Un peu partout, les initiatives émergent. Certes, il est devenu de bon ton de cultiver sa marque employeur. Mais l’effort doit être plus soutenu, empirique. Regardez cette opération lancée tout récemment par le Nord, ce label « Ambassadeur » derrière lequel on trouve des transporteurs locaux, des organismes de formation, des collectivités territoriales. Regardez ce bus Mousset, qui a pris la route, résolument tourné vers la jeunesse avec un slogan très tendance (« jetransporte.com »). Il est engagé dans un tour des régions destiné à « vendre » les métiers du transport. Et qui le mènera vers des forums emploi, des journées portes ouvertes, des grands prix de camions. À propos de Grands Prix, attardez-vous sur ce succès grandissant du forum emploi aux 24 Heures Camions du Mans : les transporteurs exposants y sont au contact d’un public de passionnés. De quoi toucher 100 % de sa cible ! En ce moment, c’est the place to be pour recruter au volant. Les groupements de transporteurs aussi ont pris le problème à bras-le-corps. Certains se sont dotés de leur propre plateforme de recrutement, d’autres s’affichent sur les réseaux sociaux. Il y a également cet Exel Tour lancé par Consoptima. Et au rayon mécaniciens, ces quatre écoles techniques ouvertes par Renault Trucks en 2018… La pénurie a du bon. Elle nourrit les stratégies, fait foisonner les idées. C’est le printemps des idées !

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