CLAUDE BLOT : Les échéances étaient trop rapprochées. Nous avons commencé les travaux en septembre et nous devions trouver un accord avant le 31 décembre. Nous aurions probablement pu parvenir à un accord si nous avions eu quinze jours supplémentaires. Par ailleurs, des malentendus se sont ajoutés. Pour constituer l’Opco, il nous a fallu définir un périmètre, ce qui impliquait beaucoup de travaux, de rencontres avec des partenaires éventuels et de nouvelles négociations. D’emblée, le partenariat avec le CNPA (services de l’automobile) nous a semblé une évidence car on se connaît et nos structures se ressemblaient. Peut-être aurions-nous dû associer les syndicats dès la première phase qui consistait à définir le périmètre de l’Opco. Mais il était important pour nous de ne pas négliger des branches qui ont fait connaître un peu tardivement leur volonté d’adhérer à l’Opco Mobilité. Nous avons associé les syndicats dès que nous avons pu et, dans tous les cas, dans des délais raisonnables.
C. B. : Pour organiser l’Opco, nous avons adopté avec la FNTR un système « bottom up ». Nous l’avons bâti à partir des conseils de métier (c’est-à-dire les branches) et avons réfléchi à leur représentation dans l’assemblée générale et le conseil d’administration. Cela nous semble un modèle d’organisation qui prend en compte mieux que tout autre la réalité du travail à accomplir. Or, certains syndicats considèrent qu’il appartient aux organisations syndicales nationales de choisir leurs représentants et non aux conseils de métiers. La fonction première d’un Opco est avant tout de financer les contrats en alternance et la formation du personnel des entreprises employant moins de 50 salariés. Par ailleurs, la CGT, qui n’est pas réputée être la moins exigeante, a signé. Que le vote soit collégial et non paritaire est un sujet indifférent pour moi.
C. B. : J’ai beaucoup hésité car prendre cette fonction impliquait de s’engager quatre années : deux années à la présidence puis deux autres à la vice-présidence. J’ai décidé de me retirer. Contrairement à certaines rumeurs, il n’a jamais été question que je sois rémunéré par l’Opco et je n’ai jamais, bien évidemment, favorisé certains syndicats par rapport à d’autres. Je regrette que ça finisse ainsi. Je regrette les rumeurs répandues me concernant et la mauvaise foi de ceux qui les ont propagées. Je reste parfaitement serein par rapport au travail accompli. Je n’ai jamais supporté la médiocrité, pas plus aujourd’hui qu’hier. J’espère que l’Opco Mobilité se constituera dans les meilleures conditions et je ferai tout ce que ce qui est en mon pouvoir pour que TLF y participe.