Pas tout à fait les niveaux de 2008 (avant la crise des subprimes) mais pas loin. L’exercice 2018 est, de l’avis de Jean-Michel Mercier, directeur de l’Observatoire du véhicule industriel (OVI, de BNP Paribas Rental Solutions), à inscrire dans le marbre des belles années du véhicule industriel et du TRM. Le dirigeant parle de « retour à meilleure fortune dix ans après la crise ». Une conjoncture économique porteuse tout d’abord, même si la fin d’année a légèrement marqué le pas (marché pétrolier très instable). Les transporteurs ne se sont pas fait prier pour faire grimper leur revenu, en dépit de la pénurie endémique de conducteurs. Le TRM a consolidé sa situation financière. L’ensemble des spécialités de transport a surfé sur cette embellie confirmée de l’exercice 2017.
Le secteur du BTP s’est particulièrement distingué – un « bond sous-jacent », selon l’expression de Jean-Michel Mercier – même si l’on constate « un moins bien en cours pour le bâtiment », le secteur des travaux publics poursuivant, lui, sur une tendance positive, qui n’est pas près de se démentir si l’on en croit les prévisions (cf. hors-série Marchés de l’OT, supplément au n° 2944).
Selon Jean-Michel Mercier, l’année 2018 « a vu une montée en puissance des thématiques liées à la transition énergétique ». Selon le directeur de l’OVI, « 2019 devrait apporter la confirmation d’un accroissement de nouvelles énergies et de nouveaux modèles de mobilité ». On comptait 120 points d’avitaillement au GNV ou bioGNV en 2018 alors qu’on recensait l’existence de 2 657 véhicules dans les parcs (8 000 VUL électriques immatriculés à fin 2018). « En VI, l’offre va monter en 2019 », assure Jean-Michel Mercier. Principale donnée relevée en matière de carburant par l’OVI : le B100 est appelé à devenir « le premier carburant français 100 % végétal (colza) ». L’OVI relève que « ses performances et son autonomie seraient, selon son producteur, analogues au gazole pour un coût compétitif, avec un impact sensible sur les émissions de gaz à effet de serre et un bilan carbone positif ». Corollaire de cette demande de transport soutenue en 2018, les délais de livraison se sont allongés, principalement au niveau des carrosseries (97 jours).
La bonne tenue des différents marchés de transport en 2018 – la croissance de l’économie – a alimenté la capacité d’endettement des transporteurs et dégagé, par conséquent, des leviers pour l’investissement. Les planètes se sont alignées pour tout le monde, en somme. « Il y a un véhicule efficace, à un bon prix, avec des entreprises en capacité de l’acheter », résume Jean-Michel Mercier.
En millions de tonnes transportées, l’activité des poids lourds immatriculés en France a, selon le SDES*, enregistré huit trimestres consécutifs de hausse à la fin du deuxième trimestre 2018 (+ 1 % après + 3 % au premier trimestre), selon l’OVI.
MARCHÉ PORTEUR : BILAN ET POTENTIEL
PARC TRACTEUR ≤ 10 ANS
TAUX DE RENOUVELLEMENT DU PARC TRACTEURS
FOCUS MARCHÉ VI FRIGO
PRÉVISIONS 2019
* Service de la donnée et des études statistiques