Stoneridge Electronics, spécialiste de l’informatique embarquée et des produits et services pour les entreprises de transport ainsi que les ateliers, présentait début octobre sa version du chronotachygraphe 1C, également appelé « chronotachygraphe intelligent ». Plus récemment, Continental, par le biais de sa marque VDO, spécialisée dans l’électronique des véhicules, a présenté au public son propre appareil, le DTCO 4.0. Les nouveaux véhicules immatriculés à partir du 15 juin 2019 devront tous être équipés de ces chronotachygraphes intelligents.
Les nouveau-nés des deux familles présentent un certain nombre de fonctionnalités inédites. D’abord, la géolocalisation. Équipés de balises GNSS, les boîtiers sont interopérables avec Galileo. Ils peuvent ainsi être utilisés comme seconde source d’information sur la vitesse en lieu et place du capteur ABS, afin d’avoir un meilleur contrôle sur les traversées frontalières et, de fait, un impact sur le cabotage. Ensuite, la détection précoce à distance. Utilisant la technologie DSRC (Dedicated Short Range Communications), elle devrait permettre aux forces de l’ordre de recevoir des informations à distance. Elle servira également à assurer le contrôle du respect du PTAC (poids total autorisé en charge) dans certains des États membres. Autre nouveauté : les cartes. Celles-ci offriront une sécurité accrue (augmentation du niveau de cryptage des données), ainsi que davantage d’informations enregistrées. Elles devraient coûter 60 euros pièce tous les cinq ans. De nouveaux scellements voient également le jour avec pour objectif d’assurer la traçabilité et l’inviolabilité des données enregistrées. Enfin, l’annexe 1C prévoit une interface optionnelle ITS (Intelligent Transportation System), qui est essentiellement un remaniement de l’interface de téléchargement à distance des données.
Côté atelier, la nouvelle carte 1C programme et étalonne tous les tachygraphes. La carte chauffeur fonctionnera dans tous les tachygraphes et enregistrera le nouveau jeu de données 1C. Une carte de conducteur 1B fonctionnera dans un tachygraphe 1C mais enregistrera seulement les données relatives au 1B. Il est légalement permis d’utiliser une carte 1B dans un tachygraphe 1C. Il n’y a donc pas d’obligation immédiate même si, à terme, l’ensemble des cartes sera remplacé par des cartes 1C. ChronoServices assure qu’il sera en mesure de fournir les cartes pour avril 2019. Stoneridge, qui espère équiper 700 ateliers en 2019, les accompagne sur l’étalonnage, l’installation, le paramétrage, etc. L’équipementier a d’ailleurs confié la distribution des produits destinés aux centres agréés chronotachygraphes à Inodis SAS, une société indépendante créée par Lorin Valton, ex-directeur technique de Stoneridge. Les ateliers se verront proposer des mises à jour payantes des outils (logiciels, tablettes, scellés) ainsi que des nouveaux niveaux de formation. Le tout devrait coûter entre 2 500 et 3 000 euros pour l’atelier. Continental VDO a elle aussi annoncé qu’elle accompagnerait les centres avec de nouveaux équipements et formations.
Dans le courant de l’année prochaine, les transporteurs devront s’assurer que leurs outils de téléchargement peuvent communiquer avec leur nouveau tachygraphe et télécharger le nouvel ensemble de données. Pour ce faire, Stoneridge fournira des mises à jour de sa gamme d’outils de téléchargement. Ils devront également s’assurer que leur logiciel d’analyse de données du tachygraphe prend en charge le format de données [lire les nouvelles cartes et les téléchargements des UEV dans un format légal, valider que les fichiers ont une signature numérique valide, exporter les cartes de conducteur dans le format de données d’origine. L’équipementier fournira également une mise à jour de son logiciel Web. Aucune formation officielle ne sera nécessaire pour les chauffeurs. L’équipementier proposera le matériel de formation approprié via son site Web www.se5000.com.
De son côté, Continental VDO mise sur les services annexes. En effet, dans les pays où une taxe PL est en place, un traitement automatique des péages est possible avec le DTCO 4.0, de même avec un système de pesée embarquée intégré. Grâce à la connexion DSRC incluse, les prérequis techniques pour l’utilisation de fonctions propres à chaque pays, telles que le paiement de péage, sont déjà remplis par le tachygraphe.