Ils et elles ont entre 25 et 40 ans. Ils et elles sont le TRM de demain. L’Officiel des transporteurs et ses partenaires ont rassemblé 16 d’entre eux à Malte, où se tenait la 7e édition des Rencontres jeunes dirigeants. Fil rouge de cet événement : « L’humain au cœur de l’entreprise », où la philosophie a tutoyé la psychologie, et le social, l’économie. Au centre des échanges : la relation au salarié. Il a été question de croyances, de valeurs, de bourreau, de victime, de sauveur… Tout un programme pour des dirigeants en herbe, ou en passe de le devenir. Marianne Olivier est « coach » dans la vie. Elle a exercé chez Cultura, chez GT Location, l’entreprise des frères Sarrat souvent citée en exemple pour son engagement novateur en matière de management. Mickaël, Lauriane, Anthony, Alexandre et les autres n’ont pas perdu une miette de son intervention. Au moment où la relation avec le conducteur bat des records de complications, on leur demande de se regarder de l’intérieur. « Dis-moi ce qui te perturbe dans le comportement de ton salarié, je te dirai ce que cela révèle sur toi », se sont-ils parfois entendu dire. Miroir ! Il faut être costaud aujourd’hui pour prendre les rênes d’une entreprise de TRM. Car ce ne sont pas les contraintes qui manquent au moment où nos jeunes pousses s’engagent sur un chemin parsemé d’embûches de toutes sortes. Il ne serait question que de conducteurs ! Pas une mince affaire mais bon… Non, il faut sortir les antennes paraboliques, se mettre en veille sur les innovations technologiques tous azimuts qui font irruption dans l’environnement de l’entreprise. Il est question de digitalisation, d’intelligence artificielle, d’objets connectés, de blockchain… La disruption est à tous les étages, de la cabine du conducteur au bureau du dirigeant. Mickaël, Lauriane, Anthony, Alexandre et les autres n’y couperont pas. S’ils sont encore au volant de leur entreprise dans les deux prochaines décennies, le camion autonome aura pris ses quartiers dans les parcs. Définitivement enterré le TRM de papa ! Bonjour le TRM 3.0 ! Et parce qu’ils ont – comme leurs parents – le moral bien accroché, Mickaël et les autres devront se composer une armure anti-taxes et anti-règlements. Sans doute que d’ici là, les nouveaux dirigeants du TRM qu’ils aspirent à devenir auront réussi à équilibrer le rapport de forces avec les clients, à retenir le bras des pouvoirs publics, trop souvent enclins à coller une fiscalité nouvelle à la remorque du TRM… Car il faut être « barjots » aujourd’hui pour se lancer dans ce métier. Barjots comme ces handballeurs des années 1990, sortis de nulle part, et qui sont montés sur le toit du monde. De « Barjots », ils sont devenus « Costauds », puis « Experts ». C’est tout le mal que l’on souhaite à Mickaël, Lauriane, Anthony, Alexandre et les autres.
Éditorial