S’il y a des camions dans la rue, le samedi 17 novembre, journée de la « colère citoyenne » contre la flambée des prix du carburant, ce sera au travers d’actions isolées, d’initiatives individuelles. Officiellement, les fédérations professionnelles du TRM n’appellent pas leurs adhérents à se joindre à la masse des automobilistes qui s’apprêtent à « bloquer le pays », ses routes et ses autoroutes. Ce mouvement dit des « gilets jaunes » – on le sait peu – doit son origine à… deux conducteurs routiers de la Seine-et-Marne, Éric Drouet et Bruno Lefebvre. « On parlait un soir au téléphone et on se disait qu’on en avait marre de payer des taxes et des taxes, et de voir le prix du carburant qui augmente », a raconté ce dernier à Checknews. Dès le lendemain, ils commencent à se répandre sur les réseaux socaux. On connaît la suite… Selon un calcul savamment mené par Le Monde, le prix du gazole au litre avoisine les 0,66 euro, auquel il convient d’ajouter une louche de taxes pour un montant de 0,86 euro. Sans commentaires… Les prévisions de hausse pour le 1er janvier prochain ne lassent pas déjà de nourrir les inquiétudes, notamment du côté des transporteurs dont la part de la TICPE pèse déjà d’un poids conséquent dans leurs coûts d’exploitation, et qui ne manquera pas de peser davantage si le projet de rabotage de la ristourne gazole, qui figure dans les hypothèses de travail du gouvernement, voit le jour. La coupe sera alors pleine, pour des transporteurs qui commencent déjà à sentir le vent, la brise pour l’instant, d’un début de repli sur l’activité. Un acteur comme Patrick Lahaye ne nous confiait-il pas récemment qu’il verse, chaque année, la rondelette somme de 10 M€ nets au titre de la TICPE ? Bon d’accord, les organisations patronales ne sortiront pas le gilet jaune le 17 novembre. FNTR et TLF observent le mouvement des automobilistes du haut de leur cabine, en silence. De son côté, l’OTRE trouve la colère des acteurs du 17 novembre « légitime ». L’organisation d’Aline Mesples déclare priviligier la voie du dialogue avec le gouvernement. « Comme l’ensemble des organisations professionnelles », précise-t-elle dans un bel élan unitaire, elle « négocie et manifeste son mécontentement dans les rencontres régulières qu’elle peut avoir avec le gouvernement ». Oui, mais attention, prévient l’un de ses éditorialistes, « notre organisation ne dit pas qu’elle ne recourra pas à des actions plus visibles, y compris par des blocages ciblés ».
Sans doute pas pour la surfiscalité du gazole. Mais peut-être pour celle relative aux infrastructures ? Avec les Gilets jaunes ?
Et les Bonnets rouges, qui menacent toujours de battre le pavé ?