Prévu par le plan d’actions de la stratégie France Logistique 2025 présentée en mars 2016, ce référentiel est basé sur l’engagement volontaire des entreprises. Commandé en 2015, il a nécessité trois ans de travail. Une vingtaine de sociétés, impliquées dans une phase pilote, appliquent déjà la formule. La DGITM, qui a accompagné la réalisation du projet, précise que « ce référentiel est un guide qui ne constitue ni une norme ni un label et qui ne relève d’aucune obligation législative ou réglementaire ». Toutes les entreprises qui opèrent des activités logistiques, quelle que soit leur taille, sont concernées. Il est également destiné aux donneurs d’ordres (chargeurs) en leur qualité d’entreprises qui achètent des prestations d’activités logistiques. Le dispositif est entièrement aligné sur l’ISO 26000, qu’il décline et adapte à la spécificité des activités logistiques. La RSE implique pour l’entreprise l’intégration des principes « environnement », social, « économie ». Telle que définie dans des standards internationaux, la RSE est composée de sept champs d’action : environnement, social, gouvernance, loyauté des pratiques, enjeux liés aux clients-consommateurs, développement des territoires et droits de l’homme. L’élaboration d’un référentiel RSE en logistique répond à l’objectif d’établir un lien entre la RSE telle qu’elle est définie dans les standards internationaux et les réalités de la filière logistique. Ce guide est composé de quatre étapes : une entrée en matière afin de comprendre la démarche RSE, puis un fascicule de lignes directrices pour identifier et hiérarchiser les 27 enjeux RSE en logistique. Un troisième chapitre décrit les objectifs stratégiques de la démarche, le déploiement d’actions et la mesure de leur performance. Le quatrième aborde le pilotage de la performance RSE et le dialogue avec les clients. Il est complété par des annexes rassemblant des documents de référence. L’ensemble du référentiel est disponible gratuitement sur le site du ministère de la Transition écologique.
Les entreprises étaient en phase de tests sur le référentiel jusqu’à fin septembre pour rendre une copie de leurs impressions au ministère. L’entreprise Derval, qui a participé à la phase de pilotage, doit désormais plancher sur un outil de diagnostic. Engagée sur la RSE depuis deux ans, elle se réjouit de ce référentiel entièrement adapté à la filière. « Nous sommes contents de cet outil car nous suivons l’ISO 26000 et souhaitions être évalués sur un référentiel sectoriel, indique Dominique Derval, qui dirige l’entreprise avec son mari, Pierre-Alexandre. Nous retrouvons bien dans ce document d’environ 200 pages le lien avec cet ISO, et les indicateurs tournent autour de la filière. Un socle permet de dialoguer et de partager les critères avec les donneurs d’ordres. L’ISO 26000 s’avérait trop généraliste et n’était pas entièrement adapté à l’ensemble de nos activités. La RSE se trouve plus facilement applicable. » La création d’un référentiel en logistique répond à une forte demande exprimée par le monde professionnel. La logistique représente en France 10 % du PIB et 1,8 million d’emplois. En s’engageant dans sa stratégie nationale France Logistique 2025, le gouvernement vise à préparer les acteurs économiques aux transitions en cours (numérique, écologique, énergétique) autour de cinq axes : faire de la plateforme logistique France une référence mondiale en encourageant la dynamique logistique sur tout le territoire, développer le capital humain et faciliter la visibilité de l’organisation logistique, faire de la transition numérique un vecteur de performance logistique, utiliser la logistique comme levier de transformation des politiques industrielles et de transition énergétique, instaurer et animer une gouvernance intégrée de la logistique.