Aller chercher les passionnés

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L’événement des 24H Camions organisé le week-end des 29 et 30 septembre a réuni 57 200 passionnés du secteur au Mans. L’occasion pour les entreprises, organismes de formation et agences d’intérim réunis sur place au sein d’un village recrutement de rechercher des salariés et de communiquer sur leur image.

Les regroupements festifs autour du thème du transport drainent en masse les salariés passionnés du secteur. Alors que la profession peine à recruter, pour les transporteurs, la 34e édition des 24H Camions a été l’occasion d’aller à leur rencontre. Un village recrutement qui regroupait une quarantaine d’entreprises, boîtes d’intérim et organismes de formation a ainsi été organisé autour du circuit. Dépôts de CV, renseignements sur les salaires et conditions de travail ainsi que sur les possibilités de financement de formation, les visiteurs se pressent de stand en stand pour découvrir les diverses offres d’emploi de conducteurs, agents logistiques, exploitants ou encore mécaniciens. « Ça fait plaisir de voir les gens avec le sourire dans les allées du village recrutement », indique Muriel Haugeard, DRH des pôles matières dangereuses et avicoles chez Le Calvez. Pour le groupe, qui recherche particulièrement des salariés dans ses agences du Mans, Laval et Noyal-sur-Vilaine, près de Rennes, l’événement manceau tombe à pic. Le groupe Bert, créé en 2012, recrute des salariés juniors et des expérimentés, sur toute la France, dans les métiers du transport mais aussi transverses. En forte croissance, il crée un emploi tous les deux jours depuis dix-huit mois. « Nous recherchons entre 60 et 80 salariés, jusqu’à 200 en comptant la création de nouvelles agences, précise Éric Cabaillé, responsable communication du groupe. Et nous devons les trouver car nous ne pouvons pas faire appel à la sous-traitance par souci de qualité. » Le groupe tracte également pour faire connaître les couleurs, bleu et rose, de la marque et a invité des collaborateurs. « Ils étaient contents que nous soyons présents sur la question du recrutement. Et surtout, ils sont nos ambassadeurs. » Le groupe Lahaye qui recherche 140 conducteurs sur toute la France était déjà là l’an passé. « Nous voyons des enfants qui accompagnent leurs parents, constate Cécile Poirier, responsable recrutement du groupe, devant les visiteurs venus en famille. Plus ils viennent tôt, mieux c’est pour leur montrer l’étendue des métiers possibles dans le secteur. » Déjà présent sur le circuit de Magny-Cours les 7 et 8 juillet, le groupe Charles André, avec 6 500 salariés à travers ses différentes filiales, recherche pour sa part quelque 200 conducteurs de vrac et de porte-voitures. « Nous devions nous déplacer au Mans, qui draine beaucoup plus de monde, note Emmanuelle Lopes, responsable de ressources humaines dans le groupe. Si les gens ne viennent pas spécialement pour être recrutés, nous avons tout de même reçu une dizaine de CV. Et surtout les gens voient la marque. » Le groupe Malherbe recherche de son côté des conducteurs, des mécaniciens et des frigoristes mais se heurte souvent à des candidats qui ne présentent pas toutes les qualifications requises. Même constat pour Profil +, spécialiste de l’entretien du pneu, qui recherche une soixantaine de techniciens. Plusieurs entreprises sarthoises avaient également fait le déplacement. Parmi elles, un collectif de cinq sociétés – groupe Tremblaye, Sotrapid, Transports Duval, Transports Montaville et Nego Transport – qui avaient appelé l’Institut pour le développement des compétences (IDC), un service proposé par la CCI du Mans, pour trouver des solutions de recrutement. Diverses actions ont ainsi été mises en place par les cinq entreprises, comme la communication auprès des jeunes et du public. La participation aux 24H Camions est concernée puisqu’elle permet de rencontrer les passionnés de la région. Des flyers, goodies (objets marketing à l’effigie de la marque) sont distribués, des camions sont en exposition.

En mode séduction

Les entreprises du département s’affichent en mode séduction. « Les goodies attirent, souligne Sébastien Duval, dirigeant des Transports Duval. Nous en donnons à ceux qui nous laissent un CV. » Les dirigeants et leurs équipes se présentent au stand pour renseigner le public. « Les candidats nous posent des questions sur le salaire, mais c’est souvent une excuse pour nous aborder, indique Sébastien Duval. Une fois rassurés sur le fait que toute heure travaillée est payée, comme les heures d’attente par exemple, et que la législation est respectée, ils s’attardent davantage sur les conditions de travail. » Ce dernier critère semble payer puisque beaucoup d’anciens qui étaient partis dans d’autres entreprises « tendent à revenir », note-t-il. Au cours du week-end, l’entreprise Montaville s’est vue remettre les clés d’un camion par la marque Volvo, qui a exposé le véhicule : « C’est aussi bon pour notre communication », sourit Benoît Carniaux, formateur et chargé de recrutement. L’entreprise est partenaire du lycée professionnel sarthois Jean-Rondeau, qui tient également un stand sur le village pour informer sur les formations dans le secteur du transport et de la logistique et aussi de la mécanique. Pour Sébastien Brault, enseignant, la pénurie de conducteurs s’explique non seulement par la désaffection du secteur par les jeunes, mais également par le manque d’ouvertures de classes supplémentaires. Et le temps presse : « Ceux qui entrent aujourd’hui en formation ne termineront que dans trois ans, indique-t-il. Or, il faut pourvoir les entreprises régulièrement. »

Trois entreprises d’intérim se sont jointes à l’événement, qui rassemblait salariés et recruteurs : « Nous rencontrons à la fois les entreprises clientes et les candidats, indique Stéphane Lallement, formateur chez Solano. Que ce soit des conducteurs, agents logistiques, exploitants, nous recherchons tous types de profils pour nos postes d’intérim, expérimentés comme débutants, car nous disposons d’un dispositif formation. » L’intérêt des gens rassemblés sur le circuit pour le secteur s’est avéré particulièrement fructueux. « Certains, que nous avions rencontrés les années précédentes sur divers circuits, sont venus nous voir avec leur CV, et parfois avec leur permis à jour. Nous avons vu de nombreuses personnes en recherche d’opportunités, qui pouvaient être accompagnées dans la formation, un axe que nous développons. » relate Virginie Beguin, responsable du service marketing et communication chez RAS Intérim. Pour Synergie, spécialisée dans l’intérim et le recrutement dans plusieurs secteurs, qui entend développer davantage son service transport, les 24H Camions se sont rapidement révélées incontournables : « Nous avons participé à beaucoup de salons pour le recrutement dans le transport et dans d’autres secteurs, mais il nous a semblé que cet endroit s’imposait si nous voulions devenir un acteur du transport. Et les entreprises clientes sont rassurées de nous voir présents. »

Des profils variés

Pour répondre aux questions des potentielles futures recrues du secteur, les équipes des organismes de formation Aftral et Promotrans ainsi que des lycées professionnels de la région accueillaient sur leurs stands et leurs boutiques des jeunes et des personnes en reconversion professionnelle. « Les clients partenaires présents au village recrutement nous envoient des candidats pour des renseignements sur les formations et les solutions financières, précise Fabien Ory, conseiller à l’Aftral. Les profils des personnes qui viennent nous voir sont très variés : jeunes, moins jeunes, hommes et femmes. Et ils ne sont pas forcément de la région. » Les deux organismes ont pris contact avec des personnes intéressées par les métiers de la formation, des profils recherchés pour animer leurs centres.

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