La question qui se pose aujourd’hui sur le Brexit, c’est le « deal or no deal ». Le maintien du statu quo est difficile à vendre au Royaume-Uni, car cela signifierait qu’il continue à respecter les règles de l’Union européenne. Finalement, nous envisageons sérieusement un no deal, un scénario auquel il va falloir se préparer. J’ai commandé une étude sur les conséquences du Brexit. Les résultats sont en accord avec les inquiétudes exprimées par les parties prenantes, notamment en termes de non-respect des standards européens, par exemple les temps de repos et de conduite des conducteurs routiers. La France est aux premières loges. Les régions transmanche risquent de subir de graves conséquences sur le plan économique. Un fonds de compensation européen est nécessaire, car il n’est pas normal que les Régions paient le Brexit. Des négociations financières doivent donc être entreprises. En ce qui concerne l’aménagement du corridor mer du Nord-Méditerranée, la création d’une route maritime dans le réseau RTE-T* avait pour but de ne pas isoler l’Irlande. Mais les ports français ont été oubliés. Je n’accepte pas cette mesure, d’autant plus que le Parlement européen et la commission transport n’ont pas été consultés. La bataille ne fait que commencer pour la commission transport. J’ai introduit des amendements dans le mécanisme d’interconnexion afin d’inclure les ports de Calais, Dunkerque ainsi que Brest, Roscoff, Cherbourg et Caen dans le corridor. Il faut tout faire pour éviter un no deal et prévoir un « accord » de transition plutôt qu’une « période » de transition, car le Royaume-Uni ne doit pas pouvoir écarter l’application des standards européens pendant cette période. Les déclarations doivent être suivies d’actes car il y a urgence ! »
* Réseau transeuropéen de transport