Dans cinq mois, le 21 mars 2019, équinoxe de printemps. Et le 30 mars ? La fin du monde Tel que cela se présente, on peut, juste au moment où les branches et les buissons bourgeonnants rappelleront le retour à la vie, éprouver comme une sourde et oppressante sensation de retour en arrière… Si la sortie du Royaume-Uni devait vraiment se faire avec fracas – avec un scénario de no deal ou hard Brexit – on doit s’attendre à une multiplication de complications inouïe dans la vie des entreprises et dans la supply chain. Dans la Région Hauts-de-France, c’est le branle-bas de combat pour se préparer au pire. Situation qui n’est déjà pas très confortable en soi et qui, de plus, est lestée d’atermoiements dont ferait preuve le gouvernement, à en croire le président de la Région Xavier Bertrand, interviewé dans nos colonnes. Retour des contrôles, retour d’une armée de douaniers, construction de locaux, augmentation de la congestion et des temps d’attente, remaniement des corridors maritimes dont – oups ! – on avait écarté les ports français…Franchement, qui peut avoir quelque chose à gagner là-dedans ? Qui peut se payer le luxe d’une telle absurdité ? À moins que la réponse ne soit : « Soyons pragmatiques, voyons ! » Comme les Anglais, par définition, ou comme Marie-Christine Lombard, qui ne s’affole pas plus que cela. Selon la présidente du directoire de Geodis, les flux liés à l’industrie ne devraient pas être impactés, mais on pourra assister à une pseudo-relocalisation de la production, histoire de mettre une marque Made in England sur les produits. En tout cas, le géant va investir dans des déclarants en douane. Sait-on jamais…
Éditorial