À dix jours du congrès Electric Road, au Palais des congrès de Nantes, où l’on pourra découvrir les dernières nouveautés en matière d’électro-mobilité, l’un des espoirs de la mobilité électrique est représenté par l’hydrogène. Alors que ces derniers mois, le constructeur américain Nikola a enchaîné des centaines de commandes et Star’s Service arborait son premier Kangoo roulant à l’hydrogène à la SITL, voilà que le gouvernement s’est emparé du sujet en présentant son plan hydrogène, le 1er juin. L’utilisation de l’hydrogène – issu de filières propres de l’eau et de l’électricité ? – dans la pile à combustible permet vraiment d’éliminer toutes sortes d’émissions polluantes. Pour l’instant, souligne le ministère de la Transition écologique, l’hydrogène est d’origine fossile. D’où la volonté de développer une vraie filière de production décarbonnée et se doter d’une vision politique en la matière. À partir de l’année prochaine, la France va donc investir 100 M€ pour déployer l’hydrogène dans l’industrie, la mobilité et l’énergie. Parmi ses objectifs, le développement de solutions zéro émission pour les transports fluviaux, terrestres et ferroviaires. Parmi les 14 actions prévues par le plan, le gouvernement prévoit 200 véhicules lourds tous modes confondus, et la construction de 10 stations d’ici à 2023. Avant 2028, le parc de véhicules lourds devra se situer dans une fourchette comprise entre 800 et 2 000 unités. Même souplesse pour l’objectif de stations : d’un minimum de 400 à un maximum de 1 000. En corollaire de ces objectifs, le plan envisage le lancement prochain d’appels à manifestation d’intérêt pour accompagner le développement d’une gamme de véhicules lourds routiers ainsi que le déploiement de flottes territoriales et de véhicules lourds alimentés par l’hydrogène issu de la phase d’amorçage industriel. À noter toutefois que, dans ce dossier, la partie réglementaire, notamment en matière de sécurité sur les stations n’est pas un point de détail. C’est pour très bientôt que Nicolas Hulot a annoncé un cadre réglementaire propre aux stations d’avitaillement en hydrogène. L’Ademe est, pour sa part, investie d’un rôle de pilote de projets. Au mois d’avril, l’agence avait diffusé une note sur l’hydrogène en soulignant la plus grande autonomie dont bénéficient les véhicules mais aussi les risques… d’émissions polluantes sur l’ensemble de son cycle de vie. Une source à encadrer donc.
Éditorial