La logistique comme moteur du développement ?

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Le programme du congrès Eurolog, entrecoupé de visites sur les stands du salon Logismed, s’est avéré riche de thématiques logistiques d’actualité.

Etalés sur 3 jours, les échanges se sont articulés autour de séances plénières autour desquelles gravitaient un certain nombre de groupes de travail, en plus petits comités. Intitulée « La logistique, vecteur d’intégration et de croissance économique », l’une de ces séances plénières était animée par Mounir Ferram, consultant business international. A la lumière de différents constats – la place cruciale de la logistique dans l’économie, son impact sur les performances des entreprises, sur les flux de marchandises en général – ce dernier a fait réagir un panel d’experts sur différentes problématiques : comment la logistique peut constituer un levier d’intégration économique ? Dans quelle mesure la logistique est-elle déterminante dans la décision d’investissement ou de délocalisation ? Comment la logistique peut-elle contribuer à travers la facilitation des échanges au désenclavement des territoires ? De ces interrogations, il a été possible de dégager certaines tendances. D’abord, indéniablement, le cas de Tanger Med prouve l’importance économique de la logistique. En effet, depuis la création du 1er « éco port » d’Afrique, qui draine quelque 500 entreprises et environ 10 000 emplois répartis sur 400 000 m2 d’entrepôts, le Maroc attire beaucoup plus d’investissements et d’activité. La question se pose : est-ce que Renault, Peugeot, Adidas ou Decathlon auraient choisi de s’implanter au Maroc sans sa capacité logistique ? Par ailleurs, ces acteurs ouvrent magasins et succursales, ne générant plus seulement que des emplois directs, mais également indirects (Decathlon emploie 3 000 personnes au Maroc). Mohammed Talal, président de la commission logistique de la CGEM (Confédération Générale des Entreprises du Maroc), qualifie même la logistique de véritable « arme de guerre » économique. En effet, explique-t-il, avoir des ports de grande capacité permet de réduire les coûts sur les produits manufacturiers, permettant ainsi d’augmenter le pouvoir d’achat de la population. Elle sert également à ouvrir des marchés, comme en témoigne l’ouverture d’une ligne TRM ralliant Tanger et Dakar deux fois par semaine. Autre tendance, mise en avant par Paolo Bisogni, président de l’association européenne de la logistique : le taux d’urbanisation de la population augmente à tel point que la distribution urbaine doit se renouveler. On avance vers une croissance maintenue du e-commerce, vers des envois de plus en plus fragmentés ainsi que vers un niveau d’exigence du consommateur toujours plus haut. Cela appelle un plus grand besoin en matière d’infrastructures logistiques globales, d’offre de services logistiques, et une montée en compétences, notamment en matière de protection de l’environnement.

Digital, durable et responsable

La seconde séance plénière était quant à elle intitulée : « la logistique, défis et nouvelles tendances ». Panel différent, même exercice. Ainsi, plusieurs experts tels que Jean Baptiste Maillant, CEO de Wing ou Jérôme Vallet, directeur Technique et Développement Logistique de vente-privée, tentent de dessiner les tendances de la supply chain de demain. Tous insistent sur l’importance des outils aidant à la digitalisation des process, à l’aspect développement durable, ainsi qu’à la cyber-sécurité dans un contexte ou la donnée est toujours plus abondante. Par ailleurs, ils attirent également l’attention sur l’optimisation de la supply chain : considérer tous les maillons de la chaîne comme des partenaires, partager l’information, éviter les « inutilités » par exemple en stockant directement sur le site de production, en utilisant des outils de yard management, ou en bannissant les kilomètres à vide. Enfin, en marge de ces conférences, les invités avaient le loisir de participer à l’une ou l’autre des sessions de travail en groupe restreint, sur des thématiques aussi variées qu’intéressantes, comme celle intitulée « la logistique face aux enjeux du développement durable ». On y apprenait notamment que le dernier kilomètre est le plus polluant, que le fret ferroviaire génère 6 % de gaz à effet de serre de moins que la route, ou encore que les donneurs d’ordres sont désormais soumis à la loi sur le devoir de vigilance qui leur impose la construction d’un plan d’action avec leurs sous-traitants, fournisseurs et partenaires. Parmi les autres sessions : « la supply chain à l’heure de la digitalisation », « Afrique, avenir de la logistique », ou encore « traçabilité dans les supply chain sectorielles ». La dernière journée, baptisée « ELA Research Day » était consacrée aux études et recherches des académiciens présents sur place, comme par exemple Alan McKinnon, professeur de logistique à la Kühne Logistics University.

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