La France et l’Allemagne font position commune contre le paquet mobilité en cours de négociation à Bruxelles. Après six mois de flottement entre les deux pays, liés à la difficulté pour Angela Merkel de trouver une nouvelle majorité à Berlin au lendemain des élections, le nouveau ministre des Transports allemand, Andreas Scheuer (CSU) et son homologue française, Elisabeth Borne, se sont rencontrés à Paris le 11 mai, pour faire front contre le projet européen de Paquet mobilité, dans l’impasse, à quelques jours du conseil des ministres européens des Transports de Göteborg, en Suède, le 7 juin prochain. En Allemagne comme en France, c’est autour du cabotage que se cristallisent les résistances, alors que le salaire minimum d’un routier allemand (8,50 euros de l’heure) est nettement supérieur aux 400 euros mensuels perçus par les routiers bulgares, roumains, polonais ou Baltes. « Il y a plus de points communs que de divergences entre les deux pays », estime une source proche du dossier, précisant que « les différences entre les deux pays sont minimes et portent sur des détails tels que la définition du poids lourd (à partir de 3,5 tonnes ou au-delà) ou le rythme de réduction des émissions de CO2 ».
L’Allemagne, soutenue en ce point par la France, entend donc faire traîner le dossier au niveau européen, jusqu’à la présidence autrichienne de l’Union européenne (second semestre 2018), réputée plus proche des positions allemandes que la Bulgarie, actuellement en poste. Concernant le fret ferroviaire, les deux pays ont rappelé l’importance de développer des projets communs et annonceront une série d’initiatives communes pour le second semestre 2018, dans la poursuite du master plan élaboré par le gouvernement fédéral, et du plan de relance du fret ferroviaire français.