Cela aurait pu être une semaine paisible où les Français auraient eu comme principale préoccupation la gestion optimale de l’aubaine des deux ponts du 8 et du 10 mai. Seulement, voilà : le revers de la médaille, pour les citoyens lambda avec des velléités vacancières, et le monde économique, c’est la grève SNCF qui continue de sévir, bien que moins suivie, nous dit-on, et qui, d’après le calendrier établi par les organisations syndicales devrait affecter le trafic les 8, 9 et 13 mai. D’où l’arrêt paru à la demande des fédérations du TRM en février dernier, donc providentiel par anticipation, qui autorise la circulation des camions sur la route le 8 mai. Autorisation que la ministre Elisabeth Borne s’est empressée de rappeler jeudi, lors d’un point presse sur le nouveau plan de relance du fret ferroviaire. Contrairement à ce que prévoyait le décret, à savoir le maintien de l’interdiction de circuler pour les poids lourds, désormais le Ministère des transports a demandé aux préfets de zone l’examen des situations locales pour la journée du 10 mai. Dans son communiqué, il précise d’ailleurs que les préfets de zone sont habilités à prendre les mesures proportionnées visant à faciliter le trafic de poids lourds. De plus, les entreprises qui recourent au transport routier en substitution du rail peuvent se rapprocher des préfets pour solliciter, si nécessaire, des dérogations individuelles ou locales, en complément des dérogations nationales. Des souplesses sur les contraintes de stockage sont également accordées par les services de l’Etat. Après des semaines à peu dire compliquées pour la gestion du fret, SNCF Réseau a mis en place un « guichet unique », la semaine du 23 avril, chargé de répondre 24h/24 aux demandes des industriels et des transporteurs dont les acheminements sont actuellement pénalisés, et d’adapter le plan de transport quasiment en temps réel pour utiliser au maximum les capacités disponibles. Par ailleurs, un circuit d’alerte en lien avec SNCF Réseau a été créé « pour signaler, au niveau national, les situations les plus préoccupantes et planifier de manière fine les plans de transport les jours de grèves. » Selon le Ministère, une quinzaine de situations de ce type ont été remontées et font désormais l’objet d’un traitement spécifique par SNCF Réseau, associant chargeurs et transporteurs. Une coordination entre les ministères des transports, de l’économie et des finances et de l’agriculture et de l’alimentation (l’agroalimentaire étant notamment touché) a également été mise en place. Reste à voir la réactivité de tout ce dispositif. On connaît déjà celle des entreprises de transport habituées à se réajuster sans cesse face aux aléas de leur métier…
Éditorial