Management, gestion, négociation commerciale… La maîtrise des différentes réglementations à suivre en Allemagne et en France s’avère indispensable pour effectuer les flux transfrontaliers de part et d’autre du Rhin. Mais les transporteurs, français comme allemands, se trouvent confrontés aux réglementations en vigueur dans l’autre pays. « Les exploitants embauchés en Allemagne ne connaissent pas la réglementation française et le même problème se pose en France envers la réglementation allemande », indique Florence Bonnafous, directrice adjointe de l’Aftral, dont fait partie l’Isteli (Institut supérieur de la logistique et du transport international). En partenariat avec la Berufliche Schulen de Kehl, l’Isteli de Strasbourg ouvrira en septembre son bachelor Organisateur de flux de transports internationaux. La promotion devrait accueillir entre 12 et 16 étudiant sa fin de répondre au plus près aux besoins des entreprises. « La formation repose sur des études de cas et des mises en situation professionnelle », précise Florence Bonnafous. Le cursus, ouvert aux étudiants titulaires d’un bac + 2 et aux professionnels, comprend 434 heures de cours dispensés en français, en allemand et en anglais. Une fois le diplôme validé, l’étudiant peut viser des postes de responsable de production en transport et logistique, de responsable d’exploitation ou encore de chef de service filière maritime. Il peut également suivre des formations de master, comme celle de Manager transport logistique et commerce international, proposée par l’Isteli.
Le projet d’une formation commune entre l’Isteli Strasbourg et l’école de Kehl, en Allemagne, est né en 2015, en réponse à la demande d’entreprises réalisant des recrutements transfrontaliers. « Les exploitants embauchés en Allemagne ne connaissent pas la réglementation française et le même problème se pose en France avec la réglementation allemande, souligne Florence Bonnafous. Notre bassin d’emploi requiert des connaissances complémentaires sur le fonctionnement du transport en Allemagne et en France. » Afin d’élaborer la formation en adéquation avec les besoins des professionnels des deux pays, leurs attentes ont été listées puis traduites dans le référentiel de formation. L’école accueillera des étudiants des deux pays qui pourront effectuer leur alternance dans des entreprises partenaires de l’Isteli. « Dans l’idéal, l’étudiant allemand pourra effectuer son alternance dans une entreprise française, et l’étudiant français dans une société allemande, indique Florence Bonnafous. Ce n’est toutefois pas une obligation. » Décliné à partir d’une formation déjà proposée à l’Isteli (Responsable de production en transport et logistique), le bachelor repose sur trois compétences clés analysées et comparées selon les règles et pratiques des deux pays : la prospection et la négociation commerciale transfrontalière, le management opérationnel au travers des règles juridiques et sociales en France et en Allemagne, et la gestion comparée de l’activité transport entre les deux pays. « Par exemple, pour répondre à un appel d’offres en Allemagne, on peut suivre une même trame qu’en France, mais des clés d’entrée des deux pays doivent tout de même être maîtrisées. » L’Aftral se positionne de plus en plus sur le développement des formations à visée internationale. Pour ce faire, l’organisme s’appuie sur deux réseaux : Erasmus et aussi Netinvet, qui réunit des organismes de formations en transport et logistique, dont l’école de Kehl. Dans un contexte de pénurie de salariés, ce type de formation pourrait également permettre de redorer l’image du secteur. « Ce cursus montre que nous nous adaptons à des problématiques très locales, très précises, et que nous sortons des formations généralistes, indique Florence Bonnafous. Nous sommes ainsi sur une formation que l’on pourrait qualifier d’exception et d’excellence, c’est une vitrine pour le secteur et ça peut contribuer à redorer l’image du secteur dans ce contexte de pénurie de salariés. » Des entreprises d’autres pays s’annoncent déjà intéressées par une même formation sur les problématiques transfrontalières, souligne-t-elle. L’institut de formation attend toutefois de voir comment la rentrée en septembre se déroulera. « Nous sommes très confiants puisque les entreprises et les étudiants se manifestent déjà », précise Florence Bonnafous.