La démarche Tremplin (TRansport EMPLoi INnovation), mobilisation en faveur de l’emploi, du recrutement et de l’attractivité dans le transport routier de marchandises, de voyageurs, de la logistique et du déménagement, se poursuit. Lancée en juin 2017 par les OP (FNTR, TLF, FNTV, Unostra et la CSD), en partenariat avec l’AFT et l’OPCA Transports et Services, l’initiative a permis de répertorier 22 363 postes à pourvoir au sein de 1 633 entreprises à travers la France. Un nombre a priori bien en deçà des besoins réels : « Nous sommes convaincus que le nombre réel serait près du double », nuance Florence Berthelot, déléguée générale de la FNTR, lors d’une conférence consacrée à l’emploi dans la Supply Chain organisé au salon de la SITL. Ainsi, entre l’activité qui redémarre depuis début 2017 et l’accélération des départs à la retraite du fait du vieillissement de la population, certaines entreprises pourraient encore voir leurs besoins s’accroître. D’autres sociétés qui n’avaient pas besoin de recruter au moment de l’enquête pourraient en outre être bientôt concernées. Les besoins ont été répertoriés par bassin d’emplois et région pour adapter les mesures et organiser les structures sur place. Sur les 22 363 postes à pourvoir, plus de la moitié (13 771 emplois) concerne la conduite de marchandises. Près de la moitié des postes, tous secteurs confondus, se situent en Île-de-France (4 293) et en Auvergne-Rhône-Alpes (4 714). Le secteur du déménagement recherche quant à lui 652 candidats, dont 439 chauffeurs. Par ailleurs, 2 446 opérateurs logistiques manquent à l’appel en France, particulièrement en Île-de-France qui compte à elle seule 1 058 postes vacants. Pôle emploi, qui s’est associé à la démarche, a communiqué sur les postes à pourvoir auprès de 4,7 millions demandeurs d’emploi, qualifiés ou non en Transport-Logistique. Les premières candidatures déposées sur www.tremplin2018.fr ont été traitées par les comités régionaux Tremplin, qui sont composés des représentants des organisations professionnelles porteuses de la démarche et qui l’animent en région.
Le projet est entré au début de l’année dans la phase de recrutement et de mise en relation entre les personnes déjà formées et les entreprises. Des formations sont proposées aux profils non qualifiés désireux de rejoindre le secteur. Les premiers résultats de l’opération sont désormais attendus pour le mois de juin ; « nous verrons alors si nous avons réussi à aider les entreprises à recruter, souligne Florence Berthelot. Par cette initiative, l’opinion publique est alertée. Le but du dispositif est de trouver et mobiliser les forces d’actions. Le gouvernement considère d’ailleurs Tremplin comme une expérimentation de collaboration entre les services publics, notamment pôle Emploi, et la branche. » Pour le moment, « Tremplin apparaît comme un service d’urgence opérationnel pour répondre aux demandes des entreprises en manque de candidats », souligne Jean-Paul Deneuville, président de l’AFT, association qui oriente et informe sur l’emploi dans la branche. Le dispositif a ensuite vocation à continuer au-delà de la seule question des conducteurs et vise également à anticiper les besoins. « Demain, on aura probablement beaucoup de mal à trouver des exploitants, » indique Florence Berthelot. Après un forum de l’emploi qui s’est tenu en Île-de-France le 23 février, des initiatives sont aussi prises en région, notamment dans la presse quotidienne régionale. Pour valoriser les métiers, une campagne de sourcing digital (réseaux sociaux et sites Internet) a été lancée dans quatre régions test (Auvergne-Rhône-Alpes, Grand-Est, Hauts-de-France, Nouvelle-Aquitaine) et doit s’étendre. « Pour rendre le secteur attractif, il faut continuer à communiquer sans arrêt, soutient Florence Berthelot. Les entreprises doivent ouvrir leurs portes, montrer aux jeunes ce qu’elles font, ce qu’elles apportent, comment le produit local est emmené à l’extérieur. » Mais, outre l’attractivité du métier, un autre obstacle apparaît pour les transporteurs cherchant à combler leurs postes vacants : la fidélisation des jeunes recrues qui est devenue un réel défi. Beaucoup de jeunes, après avoir été formés chez des transporteurs par alternance ou stage, partent dans d’autres entreprises. « Les attentes des jeunes ne sont plus les mêmes qu’auparavant et les informations sur les entreprises se diffusent très vite car ils se parlent via les réseaux sociaux, indique Florence Berthelot. Par ailleurs, si le secteur offre beaucoup de CDI, ce critère ne les attire plus beaucoup car la durée ne les intéresse plus. »
22 363 Postes à pourvoir
16 646 Conducteurs
2 645 Logisticiens
653 Exploitants
434 Mécaniciens
211 Commerciaux