Une organisation tout entière tournée vers l’action acquiert une puissance inouïe dès lors que ses membres obéissent de coeur à un projet qu’ils comprennent et aiment », rappelle Bertrand Ballarin, directeur des relations sociales chez Michelin, dans sa préface au livre que vient de publier Michel Sarrat, président de GT Location, « Nous réinventons notre entreprise ». Dans cet ouvrage-témoignage, il est question d’intelligence collective mais aussi d’un patron d’une entreprise de transport qui a impliqué tous ses salariés dans une démarche innovante et désormais bien connue. Il n’a jamais nié que tout n’a pas été facile, que l’adhésion et la confiance, il a fallu les conquérir mais il est allé au bout de sa vision et son groupe l’a suivi. Et en allant au bout de cette vision, il s’est remis en question, et a accepté de… se transformer le premier. L’exemple… Geert Pauwels, le président de Lineas, dans un autre registre, a accompli le « miracle » de relancer le fret ferroviaire belge. Au début, beaucoup de défis à relever : une entreprise déficitaire, une gouvernance à revoir et un nuage bien épais l’entourant et des effectifs dont il fallait revoir le statut. Il a réussi. Il a réussi à offrir un service supplémentaire aux chargeurs, y compris au départ et à destination de la France. Il a assumé des réformes pas faciles mais indispensables pour la survie de son entreprise en essayant de minimiser les dégâts sociaux. Aujourd’hui, il perd 100 000 euros par jour à cause de…la grève SNCF. Absurdité ultime : cette grève renvoie du fret sur la route alors que les transporteurs sont en sous-capacité. Est-ce qu’on peut envisager d’accepter le changement de manière plus apaisée en n’associant pas systématiquement « le différent » au « pire » ? On pourrait, au moins, essayer de faire le pari que du « mieux » puisse en découler… Pourvu que l’écoute et le respect mutuel soient là, bien-sûr.
Éditorial