Au moment où le sort des coursiers de Deliveroo et d’autres sociétés de livraisons de repas sur internet est lié à une jurisprudence flottante et à des initiatives de l’Urssaf pointant les cas de travail dissimulé, voilà que les enseignes de la grande distribution rivalisent à qui peut livrer des produits alimentaires le plus vite possible. En s’appuyant, entre autres, sur lesdites plateformes (Casino et Franprix avec Stuart, par exemple). Le 26 mars, Monoprix, troisième enseigne du groupe Casino, a annoncé la signature d’un partenariat avec Amazon pour la livraison de produits alimentaires proposés par Monoprix via une boutique en ligne sur le site du distributeur américain. Cette offre est réservée aux clients d’Amazon Prime et comporte la livraison dans l’heure, assurée par Amazon. Les commandes sont préparées par le personnel Monoprix. L’enseigne définit également les prix, histoire de ne pas saboter son propre site de courses on line. Décidément, le e-commerce alimentaire rend Amazon très gourmand : les revenus de son activité Amazon Fresh auraient doublé au cours de la seule année 2017. Récemment Amazon Prime avait déjà élargi la palette de ses services en y intégrant la livraison des produits Whole Foods, enseigne américaine de supermarchés bio. Pour l’instant, la « guerre » entre acteurs de la grande distribution n’est déclarée qu’en région parisienne mais les ambitions d’Amazon sont déjà clairement nationales. Comme on a pu l’entendre à la SITL, « c’est Amazon qui décide de la vitesse » mais, et on a envie d’ajouter, heureusement, le débat est aussi ouvert comme on a pu le constater toujours lors du salon de Villepinte. Qu’une table ronde ait abordé le sujet « livrer à l’heure ou dans l’heure ? » pose la question fondamentale du « qui décide de quoi ? ». Est-ce vraiment le consommateur ?
Et quel est l’impact écologique dans des villes qui essaient de se battre contre leur congestion ? La question mérite une réponse… Sans trop attendre.